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Le café de la Comédie (la Rotonde) et son jardin place Stanislas, vers 1900

Attribué à Félix Roy
vers 1900
Négatif gélatino-argentique sur plaque de verre
H. 18 ; 24 cm
Inv. 2019.0.4482


De construction légère, à cheval sur l’ancien bastion d’Haussonville, le café de la Comédie, appelé également café de la Rotonde, est construit aux alentours de 1858 dans le jardin de l’actuel musée des Beaux-Arts de Nancy. Ce bâtiment en grande partie vitré est de forme circulaire, composé de 12 arcs de cercle, et adjacent à une extension rectangulaire, comprenant une salle supplémentaire et les cuisines. L’emplacement du café et la position du photographe se devinent, confirmés par différents plans conservés aux Archives municipales de Nancy (1 Fi 5528, 1 Fi 5453) mais aussi par la grille de la fontaine de Neptune, visible à travers l’une des parois vitrées.

Le double nom de ce café a une origine historique. Ne devenant musée des Beaux-Arts qu’en 1936, l’ancien pavillon de la Comédie inauguré le 26 novembre 1755, était jusqu’à un terrible incendie survenu le 4 octobre 1906 (4 M 506), le plus important théâtre-opéra nancéien, où venaient se produire d’illustres personnalités comme Sarah Bernhardt. De 1785 à 1851, le café rattaché à la Comédie se trouvait dans le péristyle du pavillon. Ce n’est qu’ensuite qu’il fut déplacé dans le jardin et transformé en rotonde. Malgré l’incendie qui toucha essentiellement la salle de spectacle, le café subsista jusque vers 1919-1921, avant d’être remplacé par un restaurant universitaire.

Entouré d’un magnifique jardin, tout proche de la place Stanislas et à deux pas du théâtre, ce café était très prisé. Un endroit idéal pour se retrouver en famille, avec ce pastiche de grotte où les enfants devaient s’amuser. Au sortir d’un opéra, « il ne manquait pas non plus [ceux] qui se hâtaient vers le café de la Rotonde dans le but de se désaltérer et de calmer leur émotion », détaille l’historien Armand-Paul Vogt dans La Vie théâtrale à Nancy. 1882-1914. Propos d’entracte. Souvenirs et anecdotes, 1922. Dans Histoire de Nancy, Tome III, 1908, son confrère Christian Pfister se plaît à rappeler la diversité des usages du lieu et de sa clientèle : « c’est dans ce café qu’ont lieu, chaque mois, les grands marchés aux grains, et, comme dit un ancien Guide de Nancy, ‘’les plaisirs et les affaires y ont leur rendez-vous commun’’».