Auguste Ramel (Paris, 1864 - Nancy, 1942)
1908-1909
Bois peint pour la caisse, toile, carton et papier, peints et assemblés pour le décor
H. 50 ; L. 157 ; Pr. 48 cm
Inv. 2020.0.2
Don des descendants d’Auguste Stoffel en 1956
Cette maquette a été réalisée dans le cadre de l’Exposition internationale de l’Est de la France qui se déroula à Nancy, du 1er mai au 2 novembre 1909, dans le parc Sainte-Marie et ses abords. Parmi la trentaine de pavillons, kiosques et attractions dispersés sur le site, se dressait un village alsacien entièrement reconstitué.
Pour mettre en œuvre ce projet, considéré comme le clou de l’exposition, le peintre Auguste Ramel, grand nom du décor à Nancy dans la première moitie du XXe siècle, réalisa cette maquette en 1908.
Composée d’une caisse en bois (anciennement vitrée), d’une toile, de cartons et de papiers peints et assemblés, celle-ci forme un diorama qui met en scène l’environnement, l’architecture et la vie quotidienne d’un village. Cette évocation reprend les caractéristiques et le folklore d’une Alsace rurale et tranquille, avec ses maisons à colombages aux toits pointus et ses habitants en costumes traditionnels.
Présentée dans certains commerces de la ville de Nancy à partir de la fin de l’année 1908, cette maquette avait non seulement pour vocation de montrer le projet de village mais aussi d’attirer les donateurs susceptibles de prendre part à son financement. Quelques mois plus tard, le village fut aménagé le long de l’actuelle avenue Boffrand, face à l’école des Beaux-Arts : il comprenait des maisons, des boutiques et une taverne, implantées devant un monumental panorama de ciel et de montagne peint sur toile par les équipes de Ramel.
Offerte au musée dans les années 1950, la maquette du village alsacien constitue aujourd’hui un témoignage exceptionnel de cette spectaculaire entreprise car à la fin de l’exposition, l’ensemble des édifices fut démoli et le parc rendu aux promeneurs ; seule en subsiste aujourd’hui la « maison alsacienne » du parc Sainte-Marie.
En 2020, la maquette a fait l’objet d’une restauration menée par une équipe pluridisciplinaire composée d’Armelle Poyac (arts graphiques), Alice Flot (objets ethnographiques), Sébastien Milleville (mobilier), Maud Zannoni et Aurélie Briot (peinture), Florence Godinot (sculpture) et Delphine Hennion (technicienne de préservation). Leur travail, réalisé en collaboration avec l’équipe du musée, a notamment permis de replacer les éléments détachés ou déplacés pour restituer l’effet de progression et de perspective du village. L’œuvre a été stabilisée et l’aspect esthétique amélioré afin de permettre la mise en valeur et la conservation à long terme de cet objet unique en son genre.