Émile Friant (Dieuze, 1863 - Paris, 1932)
1889
Huile sur bois
Signé, daté et dédicacé en bas à droite : à Mr Le Commandant / Larguillon / Souvenir bien amical de E. Friant / 1889
H. 32 ; L. 40.9 cm
Inv. 2416
Legs Larguillon en 1905
« Bien que très sensible aux beautés du paysage, le peintre ne l’aborde pas volontiers pour lui-même : il le trouve trop capricieux, trop mobile pour être étudié avec la passion de perfection qu’il possède. Mais il le comprend à merveille et lorsqu’il l’a choisi comme décor de ses tableaux, c’est avec l’entente la plus accomplie de son charme et de son atmosphère. », nous explique Charles de Meixmoron dans sa biographie de Friant publiée en 1896. En effet, si les études de la nature sont présentes en nombre dans le fonds d’atelier de l’artiste, les paysages en tant que sujet principal sont assez rares dans sa production. Très peu sont exposés lors des salons et dans les vitrines nancéiennes, très peu se trouvent aujourd’hui dans les collections publiques.
Ainsi, les berges de la Meurthe, entre le Pont d’Essey et les Grands Moulins, sont-elles le cadre privilégié de bon nombre d’œuvres d’Émile Friant. Dans ce faubourg, entre ville et campagne, l’artiste vient se détendre, rencontrer ses amis, faire du sport et de la pêche, observer et croquer scènes de genre, portraits et paysages.
En peignant cette Vue du Sport nautique, il rend hommage à un lieu qu’il fréquenta régulièrement en tant que membre : le Sport nautique de la Meurthe, installé en 1877 rue du Port-aux-Planches. Premier club sportif de Nancy, l’on y pratiquait natation, canotage, aviron, voile, escrime et gymnastique.
Le peintre a choisi de décrire le site dans une atmosphère de plénitude de fin de journée, dénué de toute activité humaine, les canotiers et les nageurs partis, les barques au repos.
Ce paysage est dédicacé au commandant Larguillon, président du Sport nautique de 1889 à 1897 et grand amateur d’art. Friant entretenait des liens amicaux avec ce dernier, qui prêtait volontiers son grand jardin aux artistes pour leur travail d’après nature.
Cette peinture fut léguée au Musée lorrain