Une fouille archéologique de sauvetage a mis au jour en 1969 cette statuette antique en bronze, aux alentours de Champigneulles au lieu-dit « Au Sarrazin ». 

Cette recherche, entreprise par le centre d’histoire locale de Pompey, révéla une importante villa gallo-romaine comprenant habitation, bâtiments d’exploitation et annexes. La construction de cet ensemble reste difficile à dater, mais des découvertes monétaires ont permis de situer l’abandon de la villa au milieu du IVe siècle. Sa richesse est attestée par la découverte de vestiges d’un hypocauste (système de chauffage au sol), d’un four à chaux, d’un four à pain, d’une piscine de grande taille et d’un puits. C’est à l’extrémité des pièces d’habitation, dans une cave parsemée d’objets métalliques, utilitaires pour la plupart, qu’a été trouvée la statue.

De posture élégante et légère, ce jeune garçon impubère représenterait Dionysos. Personnage de la mythologie grecque, le dieu du vin, de la vigne et de ses excès fut durant toute l’Antiquité l’objet d’un culte particulier présidant aux fêtes et orgies. Une coiffure délicate et complexe le féminise, entremêlée de fines tiges végétales et dotée d’un chignon d’où deux mèches bouclées retombent jusqu’aux épaules. La finesse de la réalisation transparaît également dans ses sandales lacées autour d’une forme de tulipe. Cet éphèbe a une position parfaitement équilibrée, presque chorégraphique, ne reposant du côté gauche que sur le bout du pied. Sa main droite élevée au niveau du visage semble tenir un objet, que l’on suppose être un luminaire. Une draperie devait recouvrir son bras gauche perdu, manifestée par des traces de soudure à l’étain.

D’apparence gréco-romaine, l’objet a été soit importé soit reproduit sur place à partir d’une matrice importée. Une statue semblable provenant d’Ostie, au sud-ouest de Rome, est conservée au British Museum à Londres. Le Musée lorrain possède d’autres objets provenant de la villa « Au Sarrazin », dont quatre appliques en bronze représentant la princesse éthiopienne Andromède.