Début du 1er âge du fer
Fer
L. 58 ; l. 79,1 ; E. 1,7 cm
Site de collecte : Moncel-sur-Seille (54)
Inv. ML.147.04.1
Mode d’acquisition inconnu, après 1900
Mise au jour en 1899 par Jules Beaupré, futur conservateur de la section archéologique du Musée lorrain (1908-1921), l’épée de Moncel-sur-Seille illustre l’émergence puis l’affirmation d’une élite aristocratique, dans l’est de la France, à partir du VIIIe siècle avant J.-C. Symbole de pouvoir, elle illustre également la substitution progressive du fer à l’alliage cuivreux dont se composaient les épées de l’âge du bronze. À Moncel-sur-Seille, Beaupré fouille neuf tumuli, tertres en terre recouvrant les sépultures. L’épée est découverte dans la seule sépulture restée inviolée, surmontée d’un tertre haut de 1,5 mètre et d’un diamètre d’environ 10 mètres. Lors de sa découverte, l’objet, fortement attaqué par la rouille, est fragmenté en quatre morceaux. Il est recouvert par un fond de vase en terre de couleur noire, grossièrement façonné au tour, qui porte des traces de cassures anciennes et intentionnelles Des fragments d’os humains calcinés s’y trouvent également, mêlés aux morceaux d’un autre vase, également incomplet, que Beaupré interprète comme les restes du couvercle de l’ensemble.
Au début du 1er âge du fer, les rites funéraires restent assez semblables à ceux de l’âge du bronze, avec la prédominance de l’incinération en tumulus. Ici, le rite a également consisté à plier l’épée du guerrier mort, de façon à être rendue inutilisable, avant de l’enfouir avec ses cendres. On connaît une trentaine de sépultures à incinération où les armes ont été brisées ou ployées dans la zone comprise entre la basse vallée du Rhin, les Ardennes et le nord de la Lorraine. La restauration de l’épée, en 2005, a révélé la présence de deux rivets en fer au niveau de la jonction entre la poignée et la lame, qui servaient à fixer les plaquettes de bois ou d’os qui constituaient la poignée elle-même.
Oeuvre restaurée en 2004