Philippe Herman dit Hermann von Münster (1330, Münster - 1392, Metz)
Vers 1380-1390
Verre, plomb
Vitrail
H. 276 ; L. 41 cm
Inv. 3722
Achat à M. Thiria, 1938
Le maître verrier Philippe Herman, dit Hermann von Münster, réalise vers la fin du XIVe siècle cinq panneaux de verre rectangulaires pour l’église Sainte-Ségolène de Metz. Avant d’être achetés par le Musée lorrain en 1938, ils seront conservés dans la collection du peintre verrier Michel-Frédéric Thiria (actif à Metz de 1859 à 1938), jusqu’à la mort de ce dernier.
Le motif principal de ces vitraux évoque un type iconographique très largement diffusé en Europe depuis le Moyen Âge : l’Adoration des Rois mages. Ce thème religieux chrétien, lié à la Nativité du Christ, est facilement identifiable. Les Rois mages, au nombre de trois, (Balthazar, Gaspar et Melchior) ayant appris la naissance de Jésus, viennent lui rendre visite à Bethléem en lui apportant de riches présents. La scène se déroule le plus souvent en présence de la Sainte Famille. À partir du XIe siècle les Rois mages se parent du costume royal qui comprend une longue robe, un manteau et une couronne et dès le XIVe siècle, ils représentent les trois âges de la vie.
Il ne s’agit ici que d’un fragment de cette Adoration, qui prend la forme de deux lancettes verticales comprenant chacune deux registres et une lancette comprenant uniquement le registre supérieur. Au registre inférieur, Gaspar et Melchior prennent place dans des niches d’architectures closes au fond damassé. Tous deux sont richement vêtus d’un manteau, d’une robe et se voient dotés d’une couronne. Fidèles à la tradition, ils tiennent chacun dans leurs mains un présent à offrir au nouveau-né : Gaspar le plus jeune tient un ciboire contenant de l’encens et, Melchior, un vieillard à la barbe blanche, de l’or. Tous les deux sont disposés sous des dais architecturés peuplés de petits personnages qui prennent place au registre supérieur.
Au XIVe siècle, s’ajoute à la palette du peintre-verrier, alors essentiellement constituée de bleu et de rouge, du jaune d’argent. Ce sont ces trois couleurs qui animent principalement les vitraux de Philippe Herman.
Oeuvre restaurée en 2007