François Guillot (1709, Nancy - 1796, Nancy)
1ère moitié du XVIIIe siècle
Cire habillée
H. 44,5 ; l. 51,5 ; P. 15 cm
Inv. 89.2.1
Don de Mme Blaire-Remy, 1989
Au cours du XVIIIe siècle, à Nancy, François Guillot s’illustre dans la réalisation de cires habillées. Très en vogue à cette époque, ces tableaux en bas-relief, composés d’un ou plusieurs personnages fournissent de parfaites images de dévotion pour leur commanditaire.
La pluralité des matériaux employés fait de ces tableaux de cires habillées des objets d’art singuliers représentatifs d’une expression créatrice naïve et populaire du XVIIIe siècle. Ainsi, les personnages dont le visage et les mains sont en cire tendre, se retrouvent parés de diverses étoffes. Le fond et les décors sont, quant à eux, réalisés en papier de couleur et agrémentés de quelques coquillages et frittes de verre.
Cette cire habillée, dont les figurines sont disposées dans un caisson assez profond, fait directement référence à plusieurs épisodes de la vie de Jésus. Au registre inférieur, selon l’iconographie traditionnelle du dernier repas, le Christ se situe au centre de la scène, entouré de ses douze apôtres. À droite, Judas Iscariote tenant une bourse dans sa main gauche est facilement identifiable tout comme saint Jean, imberbe, dont la tête repose sur le bras gauche du Christ. Un rideau de velours vert encadre cette scène, rappelant les décors de théâtre. Sur la table recouverte d’une nappe blanche sont disposés deux chandeliers, quelques morceaux de pain et un agneau pascal, symbole du sacrifice à venir.
Au registre supérieur, Guillot représente, à gauche, le Christ à Gethsémani et, à droite, le baiser de Judas. Les deux scènes sont séparées par la présence d’un palmier et délimitées par une petite barrière en carton. L’artiste organise sa composition en suivant la trame narrative des différents épisodes de la vie du Christ, et invite le spectateur dévot à élever son regard. Ce schéma de composition se retrouve également en peinture. Conformément aux Évangiles synoptiques, pendant que les apôtres Pierre, Jacques le Majeur et Jean se reposent, le Christ dont la tête est nimbée, prie. L’arrestation du Christ au Jardin des Oliviers, quant à elle, combine deux épisodes simultanés ; celui du baiser de Judas et celui de saint Pierre tranchant l’oreille de Malchus.
Oeuvre restaurée en 2011