Œuvre majeure

Le Ravissement de saint François

Jacques de Bellange (1575, aux alentours de Nancy - 1616, Nancy)
Vers 1600
Huile sur toile
H. 283,5 ; l. 193,2 ; P. 7,5 cm
Inv. D.95.554
Dépôt du musée des Beaux-Arts de Nancy, 1885

Peintre officiel du duc Charles III, contemporain de Jacques Callot et de Georges de La Tour, Jacques de Bellange exécute principalement au cours de sa carrière des œuvres d’inspiration religieuses, populaires ou mythologiques. C’est ainsi qu’aux alentours de 1600, Christine de Salm (dont les armes figurent au registre inférieur du tableau à gauche), épouse de François de Vaudémont, - fils de Charles III -, commande à l’artiste ce Ravissement de saint François, également appelé La Stigmatisation de saint François ou encore L’Extase de saint François.

Référence directe à la foi profonde des Lorrains envers ce saint personnage, cette scène montre saint François, à genoux au centre de la composition, le regard révulsé vers le ciel. Le saint est facilement identifiable par ses attributs ; il est vêtu de la robe de bure des franciscains serrée à la taille par une cordelière à trois nœuds et porte aux mains, aux pieds et sur sa poitrine les stigmates de la Passion du Christ. Deux anges, placés de part et d’autre de lui, le soutiennent. Le traitement chromatique de ces derniers, plus que singulier, est révélateur du maniérisme de la fin du XVIe siècle.

La scène, surplombée par un petit séraphin baigné d’une lumière divine, se situe sur le mont Alverne où le Poverello s’était retiré vers la fin de sa vie. Seul Frère Léon ne semble pas avoir conscience de la scène qui se déroule près de lui.

Bellange peint une scène de la vie du saint célèbre entre toutes, dont l’originalité réside essentiellement dans son traitement pictural, comme en témoignent les ailes rouges de l’ange faisant face à saint François, rehaussées par endroits de petites touches vertes. L’artiste fait preuve d’un réel talent de coloriste ce qui rend cette œuvre particulièrement remarquable. Connu surtout pour ses talents de graveurs, il sera néanmoins à l’origine de la restauration des fresques de la galerie des Cerfs du palais ducal de Nancy. Nombre d’œuvres de cet artiste ont aujourd’hui disparu, mais il est possible de se faire une idée de son style à travers l’étude de ses gravures.