1515
Bois sculpté, doré, peint, polychromie
H. 258 ; L. 231 ; l. 219 cm
Inv. D.95.255
Dépôt du Mobilier national, 1872
Exécuté à l’occasion du mariage du duc Antoine de Lorraine et de Renée de Bourbon, en 1515, ce lit, l’un des plus anciens conservés dans une collection publique française, constitue l’une des œuvres phares de la collection du Musée lorrain.
Étudiée à la fin du XIXe siècle, la riche symbolique de son décor laisse une place importante à la Maison de Lorraine : outre la croix de Lorraine, on reconnait, sur les traverses du lit, les armes du duc Antoine et le motif du bras armé sortant des nuées, utilisé par la famille de Lorraine depuis le XVe siècle, tandis que les alérions donnent leur forme aux pieds du lit. La Maison de Bourbon est également présente, notamment par la devise « Espérance », que l’on retrouve sur les ceintures entourant les palmes aux quatre coins du lit, au dessus des alérions.
L’objet rappelle également l’union des époux, notamment par la présence des monogrammes d’Antoine et Renée entrelacés, et des devises choisies par le duc et la duchesse lors de leur mariage : « j’espère avoir », appel à la fécondité pour Antoine, « Un pour jamais », serment de fidélité pour Renée. Le motif de la sphère armillaire ornant le panneau de la tête de lit pourrait faire allusion à ces devises : au début du XVIe siècle, « espoir » pouvait se prononcer esper, prononciation quasi-identique à celle du mot « sphère » (espere). Quant aux couronnes de fleurs, elles rappellent les bouquets de mariée que les femmes portaient le jour de leurs noces.
Grâce à des inventaires du XVIe siècle, on connaît la matière et la couleur des éléments textiles qui composaient la parure d’origine : le ciel de lit en satin rouge était complété par des rideaux en damas blanc et une courtepointe en taffetas violet. À cette riche polychromie s’ajoutait, pour le ciel de lit, un décor de couronnes de fleurs et de sphères, brodées en fils d’or et d’argent.
Redécouverts au début du XIXe siècle, les éléments en bois composant le lit sont vendus à l’État sous la Monarchie de Juillet, restaurés, puis déposés au Musée lorrain en 1872.