Œuvre majeure

Publicité pour les Magasins Réunis

Henri Bergé (Diarville, 1870 – Nancy, 1937)
1910
Impression photomécanique
H. 37,3 ; L. 20 cm
Signé et daté en bas à droite : HBergé 1910
Inv. 2008.0.562

Au début du XXe siècle, les Magasins Réunis sont à Nancy le parfait symbole de la modernité et de la réussite commerciale. Situés face à la gare, au cœur de la ville, ils proposent un vaste choix de fournitures et d’objets, de l’outillage à l’habillement, en passant par le mobilier et les objets d’art.

L’histoire de ces magasins est intimement liée à celle de la famille Corbin. En 1885, Antoine Corbin, le fondateur, s’était installé en location dans un modeste bazar à l’angle de la rue Mazagran et de la rue du faubourg Saint-Jean, avec pour ambition de développer un grand magasin à l’image de ceux qui existaient déjà à Paris. Achetant peu à peu parcelles et bâtiments, les Corbin (d’abord Antoine le père, puis Eugène le fils) voient leur vœu exaucé en 1912. À la veille de la Grande Guerre, la construction et les aménagements intérieurs du grand magasin sont pour l’essentiel achevés.

En faisant participer industriels d’art et artistes décorateurs à l’aménagement, Eugène Corbin agit en véritable promoteur de l’École de Nancy. Pour mettre l’art à la portée de tous, il offre de distribuer leurs créations au sein de ses magasins, à Nancy et bientôt dans toute la France. Il sollicite également les artistes pour la création de ses publicités, qui paraissent pour certaines dans la revue qu’il dirige : Art et industrie. Le jeune Paul Colin (futur grand affichiste), Ernest Ventrillon ou encore Henri Bergé mettront ainsi leurs talents au service des Magasins Réunis.

Ici, Henri Bergé, dessinateur accompli, a donné à sa réclame une esthétique indéniablement Art nouveau, par le graphisme et le cadre où se déploie un décor de chardon. Rappelons que le chardon est l’emblème de Nancy mais aussi un motif de prédilection pour les artistes de l’École de Nancy. L’évocation des vitraux de Jacques Gruber, que le client peut admirer à l’intérieur des magasins nancéiens, semble évidente.

Henri Bergé, Publicité pour les Magasins Réunis, impression photomécanique, 1910

Henri Bergé, Publicité pour les Magasins Réunis, impression photomécanique, 1910