Charles Cournault (1815, Langres - 1904, Malzéville)
1884
Dessin à l’aquarelle rehaussé à la gouache blanche
H. 27,2 ; L. 37 cm
Inv. 2007.0.3286
Daté de 1884, ce dessin de Charles Cournault représente un réchaud mis au jour dans la Meuse, à Avioth. Sa légende précise à la fois lieu et circonstances de la découverte : « Trouvé à Avioth, près Montmédy (Meuse) en démolissant un vieux four banal ». Les plans anciens confirment qu’un four est effectivement en cours de démolition, dans le centre du village d’Avioth, au début des années 1870. Le réchaud dessiné par Cournault aurait-il servi à conserver les braises retirées du four (pour le repas par exemple) ? Il est aussi possible qu’il ait servi dans une optique de dérhumage, opération consistant à monter doucement le four en température, afin de le sécher ou de le remettre en service.
Bien que ce type de réchaud existe depuis l’Antiquité, l’objet ne date pas de l’époque gallo-romaine, contrairement à ce qu’indique Cournault en légende de son dessin : il a vraisemblablement été fabriqué dans la région de Dinant dans le premier quart du XVIe siècle, à une époque où des échanges commerciaux sont attestés entre la Lorraine et ce grand centre de production d’objets en cuivre et en laiton. Dans sa légende, Cournault précise également qu’en 1884, le réchaud appartient à « M. Delaval, à Malzéville ». Il s’agit d’Albert Delaval, dont le père, Pierre Désiré Delaval, a été maire de Montmédy. Notaire, Pierre Désiré Delaval a effectué la vente de l’ancien four banal d’Avioth, en 1870. C’est sans doute à cette occasion qu’il a acquis le réchaud, propriété de son fils quatorze ans plus tard. Ce dessin témoigne de la grande curiosité de Charles Cournault pour les antiques et de son action en faveur du musée, en tant que conservateur : on peut en effet penser que c’est à lui que l’on doit la présence, aujourd’hui, du réchaud d’Albert Delaval dans les collections du Musée lorrain.