Époque gallo-romaine, IIIe siècle
Grès
H. 131 ; l. 66,6 ; P. 16,5 cm
Site de collecte : Giriviller (54)
Inv. A.95.231.1
Donnée au musée par l’abbé Antoine-Eugène Klein vers 1849
Cette stèle a été mise au jour à Giriviller (Meurthe-et-Moselle) vers 1840. Sa découverte a été rapportée et commentée par l’érudit Jean-Louis Dugas de Beaulieu (1788-1862) dans le second volume de son Archéologie de la Lorraine (1843). Avec une autre stèle représentant le même dieu, elle a été découverte lors d’un défrichement, sur un plateau dominant Giriviller et situé en face d’Essey-la-Côte, encastrée dans l’un des murs d’une « chambre souterraine ». On ignore si les stèles étaient encastrées tout en restant visibles depuis l’intérieur de la chambre, ou bien si elles ont seulement servi en remploi, en tant qu’élément des murs, sans être forcément visibles. Dans le premier cas, cette chambre souterraine pourrait s’apparenter à un caveau ou à une des caves sanctuaires recensées en territoire leuque, au sein de laquelle aurait peut-être été pratiqué un culte domestique en l’honneur de Mercure.
Sur la stèle, on reconnaît le dieu à ses attributs : le caducée, baguette de laurier ou d’olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés, le pétase, chapeau rond à larges bords, la bourse, qu’il tient de la main droite, et le bouc, son animal favori avec le coq.
Comme le remarquait déjà Jules César, Mercure fut le dieu le plus honoré par les Gaulois. Cependant, bien qu’il soit toujours dénommé et représenté de la même façon, le Mercure gaulois n’est pas exactement le même que le Mercure romain, dieu du commerce. Ainsi, il est intégré aux dieux celtiques majeurs en fonction des peuples gaulois ou des lieux.
Notre stèle pourrait dater du IIIe siècle, hypothèse renforcée par la découverte, dans la chambre souterraine où elle se trouvait, de monnaies du siècle précédent.
Proche de stèles mises au jour dans les Vosges centrales, cette stèle a été donnée au musée par l’abbé Antoine-Eugène Klein (1817-1872) vers 1849.