2e âge du fer (475 - 50 av. J.-C.)
Alliage cuivreux
H. 2,9 ; l. 14,4 ; L. 15,6 cm
Site de collecte : Bezange-la-Grande (54)
Inv. 2007.0.2045
Fouilles de la Société d’Archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1909
Signe de noblesse et d’un statut social élevé, le torque est un collier constitué d’une épaisse tige métallique ronde, terminée en boule ou en forme de tampons, comme c’est le cas ici. On le trouve fréquemment dans les tombes de femme, jusqu’au IIIe-IIe siècle avant J.- C., en tant qu’élément de parure. Le torque de Bezange-la-Grande a été mis au jour en 1908 par Jules Beaupré, alors conservateur de la section archéologique du Musée lorrain. Il se trouvait sous un tertre haut de 1,70 mètre et d’un diamètre de 20 mètres de diamètre (en fait un tumulus), dans l’une des tombes féminines rangées autour d’une sépulture de guerrier contenant une spectaculaire épée en fer de la fin du IVe siècle avant J.-C., décorée de riches motifs d’animaux fantastiques, appartenant elle aussi aux collections du musée. La sépulture la plus ancienne de ce site n’est pas datée mais pourrait remonter à la fin de l’âge du bronze. Dans la tombe, le torque était associé à d’autres objets : trois fibules et un bracelet. Les sépultures de Bezange-la-Grande, et notre torque en particulier, révèlent l’importance grandissante donnée, au second âge du fer, aux tombes féminines. Ses tampons sont ornés d’une frise de rinceaux tandis que sa tige est décorée d’éléments d’origine végétale, en relief, disposés en triangle, surmontés d’une palmette. Ce décor est caractéristique de l’art celtique du IIIe siècle avant J.-C., plus particulièrement du style « végétal continu ». Ce style, dont notre torque constitue l’un des rares témoignages en Lorraine, se développe à partir du IVe siècle. Il renouvelle l’art celtique à partir d’emprunts au répertoire grec d’Italie. Il prend la forme de motifs végétaux en deux dimensions, exécutés en relief, dont l’enchaînement dessine des motifs plus complexes à la fois réguliers et continus.