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Le palais ducal de Nancy pendant la Première Guerre mondiale

Anonyme
Vers 1914
H. 24 ; L. 18 cm
Négatif gélatino-argentique
Inv. 2019.0.4419

 

Au cours de la Première Guerre mondiale, Nancy est à de nombreuses reprises attaquée par des avions et zeppelins ennemis. Durant la nuit du 25 au 26 septembre 1914, la toiture de la basilique Saint-Epvre et certains vitraux sont ainsi gravement endommagés. Des projectiles tombent également dans le parc de la Pépinière, sur la place de la Carrière, près de l’Arc Héré et à l’angle de la rue de la Constitution (actuelle rue Préfet-Claude-Érignac). Redoutant d’autres bombardements, la ville entreprend alors de protéger ses monuments historiques et œuvres d’art, en suivant l’exemple de villes comme Reims et Venise où des dispositifs de protection avaient été mis en place.

La mairie de Nancy lance les travaux au cours de l’été 1915. Malgré la pénurie de personnel et le manque de matériaux, des échafaudages recouvrent à la hâte la porterie du palais ducal, les fontaines de Neptune et d’Amphitrite de la place Stanislas et la fontaine de la place d’Alliance. Cette ossature temporaire et modeste est constituée de planches et de lattes de bois entrecroisées, accompagnées de sacs de terre et de sable. Cela aurait-il suffi ? Heureusement, aucune bombe n’est finalement tombée sur ces hauts lieux nancéiens.

Quelques jours après la signature de l’armistice, on s’empresse de retirer toutes ces marques de la guerre, en vue de retrouver une vie normale.

L’angle de vue choisi est le meilleur pour rendre compte de la totalité de l’édifice. L’homme posant fièrement au pied de l’échafaudage est peut-être un des agents municipaux qui participa à sa construction. Au sol, les traces d’excréments de chevaux et les rails de l’ancien tramway rappellent l’usage des principaux moyens de transport de l’époque.

Au-delà d’un témoignage précieux de la Grande Guerre à Nancy, cette photographie constitue une preuve supplémentaire de l’affection des Nancéiens pour la porterie du palais ducal. Datant de la Renaissance, elle donnait accès dès 1850 au Musée lorrain et résista au terrible incendie de 1871. La représentation de Léon Voirin de 1881 va dans ce même sens, en mettant en valeur un élément architectural emblématique de la ville et en l’intégrant au quotidien des habitants. La porterie est placée au cœur de la Vieille Ville, au bout de la Grande-Rue.