Major work

L’Impruneta

Jacques Callot (1592, Nancy - 1635, Nancy)
1623
Seconde planche. 1er état
Eau-forte rehaussée de burin
H. 38,5 ; l. 66,5 cm (cuvette)
Inv. 2006.0.2984
Acquisition inconnue

Chef-d’œuvre de l’art de la gravure, cette estampe constitue un précieux témoignage de la société rurale en Toscane au début du XVIIe siècle.

Petit-fils de Claudon Callot, archer ducal anobli en 1584, et fils de Jean Callot, héraut d’armes du duc Charles III, Jacques Callot voit le jour en 1592 à Nancy au n°33 de la Grande-Rue, adjacent à la maison des orfèvres Vallée. Attiré très jeune par le dessin, Callot suit un apprentissage chez l’orfèvre Demange Crocq à partir de 1607, où il rencontre sans doute le peintre Jacques de Bellange. Entre 1608 et 1611, passionné par l’Italie et désireux d’apprendre à graver au burin, il rejoint Rome et le graveur troyen Philippe Thomassin. Il s’installe à Florence en 1612 et obtient deux ans plus tard un atelier aux Offices, qui marque le début d’une période d’activité intense de sept années.

Le 25 mars 1620, lors de la fête de l’Annonciation et du jour de l’An florentin, Callot offre au Grand Duc Cosme II de Médicis L’Impruneta. D’une grande complexité et d’une précision remarquable, l’estampe montre un vaste aperçu de la foire très fréquentée par les Toscans qui se tient tous les ans, à la Saint-Luc, entre le 15 et le 19 octobre, à Impruneta, bourgade située à 12 km au sud de Florence. Sur une place immense, Callot figure des centaines de personnages dans les occupations les plus variées. Chaque groupe de figures, petits seigneurs, bourgeois, soldats, paysans et saltimbanques, raconte une histoire, dans un ordonnancement et suivant différents plans équilibrés et harmonieux.

La préparation de l’œuvre occupe Callot plusieurs mois : des esquisses et plusieurs centaines d’études de figures témoignent de l’importance et de la minutie de ce travail préparatoire. Callot grave deux matrices de L’Impruneta : une première, à Florence, aujourd’hui conservée au Musée lorrain, et une seconde, qui a servi à l’impression de notre estampe, après son retour à Nancy, entre 1621 et 1623.