Maréchal ferrant de village

Sur un socle rond portant la marque de la manufacture de Niderviller, le personnage est représenté coiffé d’un tricorne, vêtu d’une veste déboutonnée, d’une chemise ouverte sur la poitrine, d’une culotte, d’un tablier et chaussé de bas et de souliers à boucles. L’homme, appuyé contre une borne, porte sur son épaule gauche un soufflet auquel est accrochée une gibecière tandis que sa main droite tient un outil. Il s’agit peut-être d’un affûtoir qui sert à maintenir le tranchant des outils du maréchal ferrant. Ce dernier est, selon la définition de L’Encyclopédie de Diderot, l’ouvrier ou artisan chargé de ferrer les chevaux. Aucun autre attribut ne nous permet de définir avec certitude la profession du personnage. L’expression de son visage, la bouche ouverte, laisse penser que ce dernier est en train de crier pour offrir ses services. Les manufactures lorraines ont édité de nombreuses scènes, prises sur le vif, tirées de la vie citadine ou rurale.

Le costume et l’attitude du personnage sont proches de ceux du Cordonnier ou Vendeur de sabots dont le musée du Pays de Sarrebourg conserve une version en terre cuite, du Rétameur, figurant au n°172 du Livre des formes de la manufacture de Niderviller, ou du Chaudronnier, dans une position inversée, de la manufacture de Saint-Clément, qui apparaît au n°F62 du catalogue des tarifs de 1874 et au n°60 du catalogue de 1892. Cette figure est d’ailleurs inspirée du Chaudronnier auvergnat de la série des Cris de Paris, gravée par le comte de Caylus d’après Edme Bouchardon. Les Cris font alors référence aux marchands ambulants qui exerçaient leur activité et hélaient le chaland dans les rues de la capitale.

Marie Pintre