Saint Benoît-Joseph Labre
Manufacture de Niderviller
Manufacture de Niderviller
1800-1827
Biscuit de porcelaine
H. 15,5 ; L. 10 ; P. 7 cm
Inv. 39.0.130
Legs René Wiener, 1939
Cachet NIDERVILLE en relief et benoit joseph labre à la pointe
Né le 26 mars 1748 à Amettes (Pas-de-Calais), Benoît-Joseph Labre se tourne très tôt vers une vie religieuse et décide d’embrasser la vie monastique à l’âge de 18 ans. Refusé ou renvoyé de plusieurs monastères à cause de sa jeunesse ou de son austérité excessive, il entame alors une vie de pèlerin, allant de sanctuaire en sanctuaire à travers toute l’Europe et distribuant les fruits de sa mendicité aux pauvres. En 1770, il devient membre du Tiers-Ordre franciscain et fait alors vœu de ne pas se laver le corps par esprit de mortification. Les dernières années de sa vie ont lieu à Rome où il passe ses journées en prière dans les différentes églises de la ville. Il meurt le 16 avril 1783 en odeur de sainteté chez le boucher qui l’a recueilli après l’avoir trouvé inanimé sur les marches de l’église de Sainte-Marie-des-Monts. Il est alors inhumé dans cette même église et de nombreux miracles semblent se produire autour de son tombeau. Un mois seulement après sa mort s’ouvre son procès en béatification qui aboutit le 20 mai 1860. Il est ensuite canonisé le 8 décembre 1881, jour de la fête de l’Immaculée Conception.
Le musée conserve deux modèles différents réalisés par la manufacture de Niderviller au début du XIXe siècle. Le premier d’entre eux, qui met l’accent sur la ferveur du saint, le figure à genoux contre un sol pierreux, vêtu d’un manteau de bure et de chaussures cloutées. Selon son iconographie habituelle, il porte un chapelet autour du cou et une sébile à la ceinture destinée à recevoir les aumônes. Les mains croisées, il est en train de prier au moyen du livre posé au sol tout contre un crâne sur lequel repose son bâton de pèlerin. La seconde version qui représente le saint en pied sur un socle néoclassique met davantage en exergue son dénuement en accentuant les déchirures du vêtement, l’état d’usure des chaussures et sa coiffure moins ordonnée. Croisant les bras contre son bâton, saint Benoît-Joseph Labre semble perdu dans sa méditation. Outre les souverains et les artistes, le saint mendiant est le seul personnage contemporain à avoir été représenté en biscuit dans les manufactures lorraines.
Pierre-Hippolyte Pénet
Bibliographie :
MOREY (Prosper), Les statuettes dites de terre de Lorraine, Nancy, Crépin-Leblond, 1871, p. 33.
CALAME (Catherine), Cyfflé, orfèvre de l’argile. Ses statuettes en terre de Lorraine et les reprises par les manufactures régionales [cat. exp., « Cyfflé, orfèvre de l’argile », Saint-Clément, 1er août-17 août 2009], Lunéville, Association des Amis de la Faïence ancienne de Lunéville Saint-Clément, Office de Tourisme et château des Lumières, 2009, pp. 95, 176 .