Actes de décès de Stanislas et de dépôt de ses entrailles

Extrait du Registre des actes de sépultures de Lunéville (1766)
1766
Manuscrit, reliure en cuir
H. 32 ; l. 21 cm (fermé)
Nancy, Archives départementales de Meurthe-et-Moselle,
2 E 328/5

Le 23 février 1766, dix-huit jours après sa chute près de la cheminée de sa chambre, le roi Stanislas s’éteint à quatre heures de l’après-midi, âgé de quatre-vingt neuf ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence, de communion et d’extrême onction au château de Lunéville. Le lendemain, les médecins Perret et Rönnow pratiquent l’autopsie et l’embaumement du corps du défunt. Le registre des actes de sépulture de Lunéville contient deux actes liés au roi de Pologne : il s’agit de l’acte de décès proprement dit et de l’acte de dépôt de ses entrailles à l’église Saint-Jacques de Lunéville. Les entrailles de Stanislas sont en effet remises au père Leroy, curé de l’église Saint-Jacques, par les trois aumôniers du roi : Jacques-Honoré Moreau, coadjuteur de l’abbaye de Rangeval, l’abbé Pierre-Charles-François Porquet, et Charles-François George, chanoine régulier, accompagnés de six officiers de la cour. Enfermées dans un coffret en plomb, elles sont placées dans le caveau sous l’autel majeur. Stanislas avait tenu à honorer ainsi l’église qu’il avait fait reconstruire en 1745. Son corps reste exposé pendant huit jours dans une chapelle ardente, dressée dans la chambre d’honneur du château où ses sujets peuvent venir se recueillir une dernière fois devant sa dépouille.

Puis le 3 mars, le convoi funèbre conduit par le cardinal de Choiseul, grand aumônier, le prince de Beauvau, grand maître, le père Louskina, confesseur du roi et le curé de Lunéville, quitte le palais dans la nuit suivi par une foule nombreuse. Les curés de toutes les paroisses présentes sur le trajet se portent au devant du convoi pour jeter de l’eau bénite sur le cercueil et ce n’est qu’à une heure du matin que le cortège parvient à l’église Notre-Dame de Bonsecours à Nancy. Le cercueil est alors descendu dans la crypte où se trouve déjà celui de la reine Catherine Opalinska. Un procès verbal est dressé sur ordre de La Galaizière. Le lendemain matin, le cardinal de Choiseul célèbre les funérailles du dernier duc de Lorraine en présence des grands corps constitués : la Cour souveraine, le Baillage, la Chambre des comptes et l’Hôtel de ville.

Pierre-Hippolyte Pénet

Bibliographie :

BEAU Antoine, « La Pompe funèbre du roi Stanislas duc de Lorraine et de Bar », Le Pays Lorrain, 1966, n°3, p. 73-92