Partie latérale du catafalque réalisé pour la pompe funèbre de Stanislas [...]

Charles-Michel-Ange Challe et François-Nicolas Martinet

Charles-Michel-Ange Challe (1718, Paris – 1778, Paris)
François-Nicolas Martinet (1731, Paris ? – 1800, Paris ?)
Partie latérale du catafalque réalisé pour la pompe funèbre de Stanislas à Notre-Dame de Paris le 12 juin 1766

1766
Gravure à l’eau forte
H. 37,1 ; l. 27,3 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain,
inv. 2008.0.1965
Fonds d’arts graphiques

Le 12 juin 1766, une pompe funèbre est célébrée en la cathédrale Notre-Dame de Paris à la mémoire du roi Stanislas. Commandée par son gendre Louis XV, elle est réalisée sous la conduite de Papillon de la Ferté, intendant des Menus Plaisirs du Roi et la décoration est confiée à Michel-Ange Challe nommé dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi quatre ans plus tôt. Comme le rappelle Blondel dans son Cours d’architecture, ces cérémonies grandioses sont l’occasion de déployer un décor fastueux dont le but est d’émouvoir le spectateur en lui faisant « éprouver cette tristesse de l’âme qui puisse lui retracer l’image de la destruction et lui rappeler la perte que la patrie a faite » dans la personne du défunt. Le célèbre Requiem de Gilles, donné à cette occasion, participe pleinement à cette dramaturgie funèbre. 

Selon la volonté du roi, une description rappelant la décoration de la cathédrale et accompagnée de trois planches gravées par Martinet sur les dessins de Challe est publiée la même année chez l’imprimeur Ballard. Ces planches présente trois vues du catafalque élevé à l’entrée du chœur qui constitue l’élément central de cette scénographie. Élevé sur un plan rectangulaire, le monument est flanqué aux angles de quatre obélisques posés sur des piédestaux en marbre où figurent des passages des Évangiles. Au centre, le cénotaphe, recouvert du poile royal, du manteau et de la couronne ducale, est orné de deux bas-reliefs représentant le couronnement du roi et son règne heureux en Lorraine. Il est porté par quatre allégories représentant le Courage héroïque, la Constance invincible, la Valeur triomphante et la Force indomptée. À leurs pieds figurent la Lorraine « abandonnée à la plus vive douleur » et, face à l’autel, la Religion.

Pierre-Hippolyte Pénet