L’archange Gabriel et La Vierge Marie

Attribué à Jean Crocq

Attribué à Jean Crocq (Actif entre 1480 et 1510)
1er quart du XVIe siècle
Calcaire

L’archange Gabriel
H. 146 ; l. 62 ; P. 37 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. D.95.5.1

La Vierge Marie
H. 140 ; l. 55 ; P. 27 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. D.95.5.2

Sur la façade extérieure de la porte de la Craffe se trouvaient deux sculptures représentant la Vierge et l’archange Gabriel, commandées par René II pour honorer la Mère de Dieu à la suite de sa victoire sur Charles le Téméraire. Durant la bataille de Nancy, le duc s’était en effet placé sous la protection de la Vierge de l’Annonciation qu’il avait fait placer sur son étendard. Ces deux statues étaient accompagnées des armes de René II et de son épouse Philippe de Gueldre ainsi que de deux inscriptions rappelant la victoire du duc sous l’égide de la Vierge. La porte prit alors le nom de porte Notre-Dame. En 1615, sous le règne du duc Henri II, la façade extérieure de la porte est reconstruite et prend l’apparence de celle qui existe toujours aujourd’hui. On choisit alors de conserver les deux statues que l’on place dans la niche centrale. Puis à la Révolution, en 1792, les deux œuvres disparaissent.

Il s’agit sans doute des deux sculptures, aujourd’hui conservées au Musée lorrain, provenant du portail de l’ancienne église Saint-Epvre. Elles étaient placées sur des console face à face, ainsi que le montrent deux dessins réalisés avant la démolition de l’église en 1863. On peut supposer que les deux statues, retirées de la porte de la Craffe à la Révolution, furent replacées sur le portail de Saint-Epvre après 1805, date à laquelle Lionnois mentionne encore deux statues de saints Pierre et Paul dont elles prirent vraisemblablement la place. 

Ces deux œuvres sont attribuées au sculpteur Jean Crocq qui fut « ymagier, graveur et maitre de pourtraitures » du duc René II. L’artiste réalisa notamment le tombeau de Charles le Téméraire commandé par le duc de Lorraine pour la collégiale Saint-Georges. On reconnaît dans ces deux sculptures des éléments emblématiques du style de l’artiste : traitement très soigné de la chevelure, finesse des visages et richesse des habits ornés de perles et de bijoux.

Pierre-Hippolyte Pénet

Historique :

Les deux œuvres furent déposées en juillet 1863 au Musée lorrain par le conseil de fabrique de l’église Saint-Epvre, au moment de la destruction de l’édifice.

Exposition :

Trésors de Meuse, Saint-Mihiel, Musée d’art sacré, 2013.

Bibliographie :

LIONNOIS Jean-Jacques, Histoire des villes vieilles et neuve de Nancy depuis leur fondation jusqu’en 1788, Nancy, Haener et Delahaye, 1805, t. I, p. 20-21 et 230.

PFISTER Christian, Histoire de Nancy, Nancy-Paris, Berger-Levrault, 1902, t. I, p. 273-277 et 346.

MAROT Pierre, La sculpture du XIIe au XVIIe siècle, Éditions du Pays Lorrain, 1938, p. 5-7.

HOFMANN Helga D., « Der Niederländer Jan Crocq : Hofbildhauer in Bar-le-Duc und Nancy : Sein lothringisches Oeuvre (1486-1510) » , Aachener Kunstblätter, 1966,  p.113.

BAUDOUIN Jacques, La sculpture flamboyante en Champagne Lorraine, Nonette, éd. Créer, 1991, p. 278.