La famille ducale sous la protection de Notre Dame de Bonsecours

Le thème de la Vierge au manteau, ou mater misericordiae, est très répandu dans l’art chrétien occidental depuis le XVe siècle. La Vierge y est traditionnellement représentée debout, plus grande que les personnages qu’elle abrite, ou du moins placée en hauteur par rapport à eux. Sur cette toile, elle écarte les bras et tient les mains grandes ouvertes afin de protéger un groupe de sept personnages. À genoux sur de luxueux coussins rouges, trois hommes à sa droite et quatre femmes du côté opposé, fixent les spectateurs dans une invitation à accompagner leur prière et à partager une protection céleste (un bon secours) qui s’étend au-delà d’eux-mêmes.

La tradition veut que ce tableau votif représente une partie de la famille ducale. On identifierait ainsi le duc Henri II (1608-1624), son frère François, éphémère François II à l’automne 1625 et le fils de ce dernier, Charles de Vaudémont, devenu Charles IV. Une variante, longtemps considérée comme plus crédible, ferait des deux premiers François II et Charles IV, associés à Nicolas-François, fils puiné du duc. Quant aux femmes, il s’agit des filles princesses Henriette, femme du prince de Phalsbourg et de Marguerite qui épousera Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, en 1632 ; s’y ajoutent Catherine, sœur de François II, abbesse de Remiremont, et Marguerite de Gonzague, veuve d’Henri II entrée dans le tiers-ordre dominicain en 1629.

À l’exception de la figure féminine la plus excentrée, tous regardent en direction des spectateurs afin de les interpeller sur la ferveur mariale du lignage régnant de Lorraine, incontestable bouclier du catholicisme.

Stefano Simiz