Inscription rappelant les fondations religieuses faites par Ysabel Johart de Urjad

En 1863, peu avant la destruction de l’église médiévale de Saint-Epvre et la construction de la basilique actuelle, l’abbé Guillaume entreprit de relever et décrire les peintures murales et inscriptions commémoratives se trouvant dans l’édifice avant que certaines d’entre elles ne soient déposées et mises à l’abri au Musée lorrain. Il évoqua notamment cette inscription en lettres gothiques qui se trouvait à gauche, tout près de l’autel de la Sainte-Vierge. Elle rappelle la fondation par Ysabelle Johart de UrJad, veuve de Jean Lécrivain, de messes commémoratives, appelées obit (du latin obitus signifiant mort). Celles-ci devaient être célébrées à son intention, celle de son défunt mari et de deux autres personnes dont les noms ne sont pas précisés. Comme le remarque Guillaume, la plaque dut être apposée avant sa mort dont la date précise ne fut jamais complétée. La fondation semble faite à la mémoire de quatre personnes différentes qui devaient bénéficier de trois hautes messes et vigiles célébrées lors des quatre vendredis des quatre temps de l’année. Ces offices devaient être célébrés à l’autel de Saint-Nicolas.

Transcription de l’inscription :

« Ysabelle Johart de Urjad, fem[m]e à feu Jeha[n] Lécrivain, dem[euran]t [à] / Na[n]cy, a fo[n]dé à toujours mais quatre obits solen[n]els de ch[acu]n trois / hautes messes à diacre et sous diacre doubles choriaulx et / vigiles à notes à doubles choriaulx le jour pe[n]dant pour / célébrer [l]es quatre ve[n]dredi des quatres te[mp]s de l’an[n]ée à l’ / autel de la co[n]frairie Saint-Nicolas par les chapelains / d’icelle et à la fin de la dernière messe d’un ch[acu]n obit Libera / cy cours de mort à l’e[n]to[ur] de la bière XX pai[n]s bla[n]cs de VIII / deniers pièces à distribuer à XX pau[v]res par le gouverneur / de lad[ite] confrérie et autres XIJ pains de deux deniers pièce / distribuable[s] à ch[acu]n chapelain IJ pains et VI sols pour chacun obit / libera et craués de mors. Au recteur de la cure de céans, / deux pains et deux blancs de distribution pour chacun obit, au marlier deux / pains et le reste aux clercs servant audit autel durant ledit se[r]vice / et pour satisfaire à ce que dessus elle a délivré à ladite / confrairie quatre cent vingt cinq francs argent tout / content pour acquestrer rentes annuelles pour payer / ladite fondation selon le contenu des lettres et codicilles / de ce faite que lesdits chapelains et confrères ont / par devers eux laquel Ysabelle tres- / -passa lan mil cinq cent et [?] le [?] jour / du mois de [?] priez dieu pour elle. / REQUIESCANT IN PACE. »

Pierre-Hippolyte Pénet

Historique :

Église Saint-Epvre. Déposée au Musée lorrain en 1863. Placée dans la salle des Tombeaux au rez-de-chaussé du palais ducal puis en 1980 (?) dans l’église des Cordeliers, contre le mur du portail, à droite du tambour.

Bibliographie :

BADEL (Émile), Monographie de la basilique de St Epvre a? Nancy, Tournai, Desclée, Lefebvre et Cie, 1890, p. 183.

GUILLAUME (Pierre-Étienne), « Sur les peintures murales et les inscriptions commémoratives découvertes dans l’ancienne église Saint-Epvre de Nancy », Journal de la Société d’archéologie et du comité du Musée lorrain, n°8, 1863, p. 155-156.