Vitraux provenant de l’Église des Cordeliers

Cat. 8
Atelier Pierre Hemmel dit d’Andlau
Élément de tête de lancette : pinacle et motifs floraux
1486-1487
Vitrail
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. 2007.0.4774
Fonds ancien

Cat. 9
Anonyme
Élément de tête de lancette : putti portant une guirlande
1ère moitié du XVIe siècle
Vitrail
H. 29,4 ; l. 29,2 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. 2007.0.4773
Fonds ancien

Entre 1487 et 1550, l’église des Cordeliers fondée par le duc René II reçut un ensemble de verrières commandées par la famille ducale et son entourage. Réalisé par les verriers Honoré Perrenet, Nicolas Graxien, Georges Millereau et le strasbourgeois Pierre Hemmel d’Andlau, l’ensemble fut détruit progressivement entre le XVIIe et le XVIIIe siècle lors des réaménagements de l’église ou des destructions révolutionnaires. Ces deux éléments de tête de lancette en constitueraient les seuls vestiges subsistants et furent intégrés dans les fenêtres du palais ducal lors de la création du musée.

Le style du second d’entre eux fut identifié dès 1938 par Hans Haug, conservateur des musées strasbourgeois, comme une œuvre de Pierre d’Andlau. La comparaison avec d’autres vitraux connus de l’atelier du maître alsacien, notamment ceux de l’église de Fénétrange, est en effet extrêmement convaincante. On y reconnaît le même fond damassé rouge et noir sur lequel se découpent des feuilles et des fleurs ainsi qu’un couronnement architectural arborescent similaire composé de pinacles et d’éléments végétaux semblant sculptés dans la pierre. Hans Haug suggérait que cet élément puisse provenir de la fenêtre surmontant le monument funéraire de René II mais l’hypothèse ne semble pas convaincante dans la mesure où cette verrière fut probablement commandée plus tardivement par le duc Antoine à Georges Millereau.

Le premier fragment, qui représente des putti assis au sommet d’une structure et tenant une guirlande sur un fond bleu uni, se rapproche plus difficilement de l’art de Pierre d’Andlau. Sans doute légèrement plus tardif, il semble plutôt évoquer une inspiration italienne.

Pierre-Hippolyte Pénet

Historique :

Probablement sauvés des destructions révolutionnaires de l’église des Cordeliers et inscrits au premier catalogue du musée en 1851. Installés dans les fenêtres du rez-de-chaussé du palais ducal. Présentés dans l’église des Cordeliers depuis 2018.

Bibliographie :

PARISET (François-Georges), « Notes sur Pierre d’Andlau et la Lorraine », Revue historique de la lorraine, Nancy, 1938, p. 76-81.

BEYER (Victor), CHOUX (Jacques) et LEDEUR (Lucien), Vitraux de France du Moyen-Age à la Renaissance, Alsace, Lorraine et Franche-Comté, Ingersheim, SAEP, 1970, p. 132.

HÉROLD (Michel) et ROUSSEL (Francis), Le vitrail en Lorraine du XIIe au XXe siècle, Strasbourg, Éditions Serpenoise, 1983, p. 297-298.

HÉROLD (Michel), « Les vitraux disparus de l’église des Cordeliers » Bulletin Monumental, t. 142, n°2, 1984, p. 159.

HÉROLD (Michel) et GATOUILLAT (Françoise), Les Vitraux de Lorraine et d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, L’Inventaire et CNRS, 1994, p. 47 et 76.

PÉNET (Pierre-Hippolyte), (dir.), La Lorraine pour horizon, la France et les duchés de René II à Stanislas [cat.expo, Nancy, Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain, 18 juin – 31 décembre 2016], publié en ligne sur le site internet du musée, 2016, La Lorraine pour horizon, cat. 17 et 18 (notice de Stefano Simiz).