XIIIe ou XIVe siècle
Laiton
H. 19,8 ; P. 21 ; l. 8,3 cm
Inv. D.T.S. 98
Collection Thiéry-Solet, Dépôt de la Ville de Nancy, 1921
Les aquamaniles apparaissent en Orient durant l’Antiquité. Ces récipients servent d’abord aux ablutions, dans un contexte religieux, avant de passer dans le monde civil, pour le lavage des mains. Ils représentent des animaux bibliques ou fantastiques, dont la queue est recourbée de manière à former l’anse de l’ustensile ; la gueule de l’animal fait office de bec verseur tandis qu’un clapet au niveau de la tête permet généralement de remplir d’eau le récipient.
À partir du XIIe siècle, les aquamaniles en forme de lion connaissent un fort engouement, au point de constituer un tiers des aquamaniles parvenus jusqu’à nous. Ce motif n’est sans doute pas étranger à l’influence exercée par la statue de lion en bronze, la première de ce métal au nord des Alpes, que fait ériger Henri XII de Bavière, l’un des plus puissants prince du Saint Empire romain germanique, surnommé « Henri le lion », en 1166, dans la cour de son château de Brunswick.
Au Moyen-Âge, la plupart des aquamaniles sont produits dans les pays du nord : Allemagne, région mosane, Pays-Bas. Datant du XIIIe ou du XIVe siècle, notre aquamanile révèle les liens entre l’évêché de Toul, cité près de laquelle il fut découvert, et le Saint-Empire romain germanique. Il est en laiton. L’usage de l’aquamanile, remplacé par l’aiguière, disparaît totalement à la Renaissance.