Œuvre majeure

Fibule

Fin du 1er âge du fer
Or, ambre et alliage cuivreux
H. 1,1 ; D. 2,6 cm
Site de collecte : Haroué (54)
Inv. ML.148.05
Fouilles de la Société d’Archéologie lorraine et du Musée lorrain, vers 1903

La qualité exceptionnelle de cette fibule, sorte d’agrafe servant à fixer les extrémités d’un vêtement, illustre le mouvement d’enrichissement des aristocraties de Lorraine vers l’extrême fin du VIe siècle avant J.-C. Elle a été mise au jour au début du XXe siècle, sur la commune d’Haroué. Les « monticules paraissant faits de mains d’hommes » signalés par les habitants du village, constituaient en fait les tumuli d’une nécropole abritant plusieurs dizaines de sépultures. Implantée au sommet d’un petit plateau délimité par deux affluents du Madon, cette nécropole a été occupée entre les VIIIe et IVe siècles avant J.-C. Avec plus de quatre-vingt tertres funéraires, elle fait partie des quatre plus importantes concentrations de tumuli en Lorraine. Elle s’organisait suivant une hiérarchie bien précise, répartissant les tombes féminines autour des inhumations masculines. La sépulture au sein de laquelle la fibule a été découverte prenait la forme d’un coffre de pierres. Elle était associée au corps d’une femme, dont la panoplie comportait également des bracelets en bronze. D’un type peu courant, la fibule est constituée d’un disque d’ambre rouge sur lequel est fixée une feuille circulaire d’or ; cette feuille a été travaillée au repoussé (c’est-à-dire à froid et à l’envers), de manière à faire ressortir le motif central qui représente une palmette, bordée de cercles en forme d’œil, entourée d’une bande de points prise entre deux cercles. Ce motif paraît directement inspiré de modèles méditerranéens, en particulier étrusques. La richesse des matériaux et la qualité du décor de cette fibule trahissent le statut aristocratique de la défunte qu’elle accompagna dans la tombe.

Fibule, or, ambre et alliage cuivreux, fin du 1er âge du fer

Fibule, or, ambre et alliage cuivreux, fin du 1er âge du fer