Époque gallo-romaine, Ier- IIe siècles après J.-C.
Calcaire taillé
H. 146, l. 300, P. 10 cm
Site de collecte : Bralleville (54)
Inv. D.2001.4.1.1
Dépôt de la commune de Bralleville, 2001
Cette mosaïque a été mise au jour lors de fouilles réalisées en 1995 sur le site de Bralleville, qu’Édouard Salin avait déjà prospecté en 1927.
Il s’agit d’un fragment de 3 m2 qui appartient vraisemblablement à la partie périphérique d’une mosaïque de plus grandes dimensions. Il est orné, à droite, d’un dauphin bleu inscrit dans un demi-cercle blanc de 1,6 mètre de diamètre encadré par un triple filet bleu, et à gauche, d’un ciel bleu étoilé. Les archéologues supposent, grâce aux éléments restants de la mosaïque, qu’un tapis central de 2,6 x 2,6 mètres représentait un médaillon central circulaire inscrit dans un carré. La surface de l’ensemble devait atteindre au minimum 15 m2.
L’organisation générale de ce pavement frappe par son originalité. Si le thème du dauphin est récurrent dans l’art de la mosaïque, il est le plus souvent utilisé comme simple motif ornemental associé à d’autres. Ici sa présence dans un encadrement non intégré à la composition centrée est assez rare.
Les textes anciens témoignent de l’importance de l’océan dans la mythologie gréco-romaine, qui a toujours été une source d’inspiration pour les mosaïstes, peintres et autres imagiers de l’Antiquité. Si le monde sous-marin est très présent dans les mosaïques, le dauphin fait partie des espèces souvent figurées en dehors de tout contexte aquatique. Il est parfois représenté de façon réaliste, mais il est le plus souvent doté d’une queue assez longue en « S », comme c’est le cas ici. Il semble ainsi constituer un animal hybride entre le dauphin et le monstre marin.
Souvent associé aux salles thermales des villae gallo-romaines, le dauphin semble avoir eu également un rôle de protection du foyer comme le laisse supposer sa présence dans des salles d’apparat ou à proximité des entrées.