Œuvre majeure

Poupée

Époque gallo-romaine, IVe siècle
Ivoire taillé, incisé
H. 14,6 ; l. 4 ; P. 3 cm
Site de collecte : Soulosse-sous-Saint-Elophe (88)
Inv. A.95.364
Don MM. Bretagne et Quintard, vers 1881

À proximité du centre gallo-romain de Grand dans les Vosges, de nombreux vestiges antiques ont été découverts sur le site de Soulousse-sous-Saint-Elophe. Le site semble avoir été un gîte-étape sur la voie romaine d’Agrippa reliant Lyon à Trèves. À la limite d’anciennes fortifications, dans le jardin d’un particulier, cette poupée a été mise au jour en 1880 à Soulosse, non loin d’un dépôt de 2000 monnaies et d’anciens bains romains ornés de fresques et de mosaïque.

Lors de sa mise au jour, cette figurine a d’abord été interprétée comme une statuette d’Apollon. Or ses dimensions et son poids semblent correspondent à ceux d’un jouet enfantin, petit et léger. Bras et jambes manquants devaient être articulés aux épaules et aux hanches, voire aux coudes et aux genoux. Grâce à sa coiffure finement tressée, inspirée des dames de la cour impériale de Constantin, cette poupée a pu être datée du début du IVe siècle.

Peu de poupées antiques ont été découvertes, car sans doute constituées de matières périssables : paille, bois, cire ou étoffe. Les rares exemples conservés sont en matière plus résistante comme l’os, l’ambre ou l’ivoire. Dans le cas de notre poupée, la tête et le tronc sont taillés dans une seule pièce d’ivoire (matière importée d’Afrique ou d’Inde et particulièrement précieuse durant l’Antiquité), signe de la noblesse de son ancienne propriétaire.

Certains chercheurs ont tenté d’accorder une valeur religieuse à la poupée gallo-romaine, souvent présente dans des stèles funéraires. Quoiqu’il en soit, universels et intemporels, la poupée et plus largement le jouet (hochet, cerceau, balle, yo-yo ou dinette, également présents durant l’Antiquité) font depuis bien longtemps la joie des enfants.

Poupée, ivoire taillé, incisé, époque gallo-romaine

Poupée, ivoire taillé, incisé, époque gallo-romaine