Ce type de courte schlitte était utilisé dans la montagne vosgienne pour transporter le bois jusque dans les années 1930. Le terme schlitte vient de l’allemand schlitten qui signifie « traîneau ».

Le schlitteur faisait glisser son traîneau à même le sol ou sur des espèces de rails en bois appelés des raftons, qui faisaient entre 1 et 1,50 mètre de large. Ces rails étaient aménagés par le schlitteur en fonction de la déclivité du terrain. L’espacement entre les traverses dépendait de la taille de son pas. Pour ralentir et guider la schlitte, le conducteur prenait appui avec ses talons sur les traverses et maintenait le traîneau par les deux cornes ou par l’avant des perches (ou péchottes).

Il existait plusieurs catégories de schlittes : le bouc mesurant environ 1,20 mètre de long était utilisé pour les petites tronces de sciages ; la grande schlitte qui faisait entre 3,50 et 4 mètres permettait de transporter des tronces de la même longueur que le traîneau. Le bouc et la chèvre étaient deux schlittes utilisées pour véhiculer des grumes (jusqu’à 12 mètres). Le bouc étant placé à l’avant et la chèvre à l’arrière, il fallait deux hommes pour les guider. La courte schlitte, elle, mesurait entre 2 et 3 mètres, c’était la schlitte la plus courante, elle servait principalement au transport du bois de chauffage, des fagots et des blocs de pierres. Pour du bois de chauffage, la schlittée (quantité de bois) moyenne était d’un stère (1m3 de bois) et ne dépassait pas les deux stères.

Le schlitteur fabriquait lui-même son traîneau, il en choisissait le bois qui devait être assez résistant pour pouvoir supporter de fortes charges et assez léger pour pouvoir ensuite être remonté à dos d’homme une fois la piste descendue. Frêne et orme, bois réputés solides, ont été utilisés pour la fabrication de ce traîneau.

Malgré la force et l’habileté des conducteurs, le schlittage était une activité dangereuse et les accidents étaient nombreux comme en témoignent les archives et la littérature de l’époque.