Œuvre majeure

Monocorde à clavier

Joseph Poussot (1861, Grandvillers - 1891, Pierre-la-Treiche ?)
4e quart du XIXe siècle
Bois, alliage cuivreux, fer, corde
H. 70 ; L. 192 ; P. 85 cm
Inv. 60.10.3
Don Mme Delage (fille de J. Poussot), 1960

Le monocorde à clavier est un instrument de musique peu connu, inventé en 1883 à Pierre-la-Treiche (Meurthe-et-Moselle) par Joseph Poussot et son oncle l’abbé Tihay sur les bases anciennes du monocorde médiéval et breveté pour 15 ans en 1886.

Instrument ingénieux, il se compose d’une seule corde métallique (formée de plusieurs fils d’acier ou de cuivre très fins, réunis en un faisceau), tendue à ses deux extrémités et reposant sur un chevalet au-dessus d’une caisse sonore. Un clavier vient s’adapter au-dessus du manche et chaque touche détermine mécaniquement la hauteur du son. Une caisse sonore en bois verni, du volume d’un gros violon, achève cet instrument. Le monocorde repose sur des pieds repliables, entre lesquels prend place le musicien. L’usage le plus fréquent consiste à faire vibrer la corde au moyen d’un archet.

L’invention de cet instrument mi-violon, mi-piano, à corde unique mais à timbres différents, est complétée par " la notation figurée". Ce système de notation facilite la lecture de la musique et donne l’occasion aux amateurs de s’initier rapidement à la pratique du monocorde. Ainsi, cette simplification associée au faible coût de l’instrument (le premier modèle est à 35 francs) permit de constituer des sociétés populaires de musique.

L’entreprise de Joseph Poussot est florissante, employant 10 ouvriers luthiers en 1891. 1200 monocordes partent vers le Canada, la Russie, l’Italie, la Suisse, l’Afrique des missions, la Belgique et différentes régions de France. Un exemplaire est même offert au Vatican en 1888. Mais ce succès tourne court, avec le décès de l’inventeur. Son épouse, Marie Chenin, qui avait pris la suite est contrainte à fermer l’atelier en 1896