Œuvre majeure

Stèle funéraire

Époque gallo-romaine, IIIe siècle
Calcaire
H. 145,3 ; l. 80 ; P. 27,5 cm
Site de collecte : Dieulouard (54)
Inv. A.95.264
Entrée au musée entre 1858 et 1863

L’identité du personnage représenté sur cette stèle funéraire découverte sur le site gallo-romain de Scarponne-Dieulouard reste encore incertaine. Vu de face, l’homme porte une tunique et un ample manteau sans manches, ouvert sur les côtés ; il s’inscrit dans une niche à fond plat encadrée de deux montants surmontés de chapiteaux s’inspirant du style corinthien. Il tient un bâton de la main droite et une hipposandale de la gauche. Avec la bélière, l’anneau passe-guide, et le mors, l’hipposandale constitue un des ustensiles de l’harnachement du cheval durant l’Antiquité : destinée à protéger les sabots des chevaux, cette semelle métallique aux bords relevés est maintenue en place au moyen de lanières de cuir. Employée à titre préventif, pour protéger les sabots des parcours longs et des sols pierreux, elle l’est également à titre curatif, par exemple pour maintenir un cataplasme sur un sabot malade ou blessé.

L’usage de cet ustensile témoigne de la large utilisation du cheval et de la mule durant l’Antiquité : de nombreux monuments montrent ainsi de solides chariots et des cabriolets attelés transportant marchandises et passagers. À l’époque médiévale, l’hipposandale est remplacée par le fer cloué. La représentation de cet objet n’a pas manqué de susciter l’interrogation des historiens et des archéologues depuis l’entrée de cette stèle dans les collections du musée, au milieu du XIXe siècle : qui représente-t-elle ? Un voyageur ? Un palefrenier ? Un  vétérinaire ? La présence, pendant au cou du personnage, de ce que certains auteurs, dont Charles Cournault, ont identifié comme une bulla rend l’interprétation encore plus complexe : traditionnellement, ce pendentif n’était porté que par les jeunes garçons appartenant à l’élite. Lors de sa découverte, notre stèle portait quelques lignes de peinture (aujourd’hui effacées) figurant les lanières par lesquelles le personnage tient l’hipposandale.