Bronze final (1250 – 750 av. J.C.)
Alliage cuivreux
H. 30,2 ; l. 23 ; P. 0,9 cm
Site de collecte : Frouard (54)
Inv. ML.1.04
Achat à M. Lazard-Lévy, 1872
Objet de prestige, cette rare parure d’attelage, dite « tintinnabulum », est caractéristique de la fin de l’âge du bronze. Formé d’un disque principal raccordé à deux petits disques par une tige latérale et des anneaux, cet ornement était vraisemblablement apposé sur le poitrail d’un cheval. Ainsi suspendus autour de son cou, les disques s’entrechoquaient à chacun de ses pas. L’usage de cet objet était réservé à une classe sociale élevée, soucieuse de marquer son passage de manière visuelle et sonore. La délicatesse du travail du métal peut s’observer sur la tige d’attache fixée au grand disque par quatre rivets habilement dissimulés. Les trois disques coulés puis forgés au marteau, afin sans doute de conserver la qualité du son, sont décorés de cercles incisés et réguliers.
La provenance de ce tintinnabulum reste mystérieuse. C’est en 1872 que Charles Cournault, alors conservateur du Musée lorrain, achète à un antiquaire nancéien un ensemble d’une cinquantaine d’objets en bronze « trouvé aux environs de Frouard ». Ce lot qualifié de « trésor de Frouard » aurait été découvert par un ouvrier terrassier qui, sans doute dans l’espoir d’y découvrir d’autres objets, garda secret le lieu précis de la trouvaille. Comme à son habitude, Charles Cournault représenta sous forme de croquis une partie de ce « trésor », constitué de haches, gouge, marteau, faucilles, bracelets et anneaux.
Ces objets sont caractéristiques des dépôts de la fin de l’âge du bronze dans l’Est de la France. Les « dépôts cachettes » sont interprétés comme des offrandes aux puissances bienfaitrices ou des réserves de métal d’un artisan local. C’est le cas notamment du dépôt de Vaudrevanges, tout à fait similaire, découvert au milieu du XIXe siècle et conservé au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.