Ferdinand de Saint-Urbain (1658, Nancy - 1738, Nancy)
XVIIIe siècle
Acajou, bronze doré, velours, passementerie, alliage cuivreux
H. 17,5, l. 30, P. 27 cm
Inv. D.71.4.8
Dépôt du département des objets d’art du musée du Louvre, 1971
Héritier d’une famille de médaillistes et d’orfèvres Ferdinand de Saint-Urbain reçoit une éducation artistique, pour partie dispensée à Rome, qui le destine aux métiers de graveur, de médailliste, mais également d’architecte. Lorsqu’il revient à Nancy en 1703, il est nommé graveur de la monnaie.
À la fin du règne de Léopold, il propose de graver 37 médailles à l’effigie des ducs et duchesses de Lorraine, depuis les origines de la Maison ducale (1048) jusqu’au XVIIIe siècle. Le duc approuve ce projet qui commémore la dynastie dont il est lui-même issu et commande 30 séries de médailles en bronze à Saint-Urbain. La suite est exécutée de 1727 à 1731. Après le décès de Léopold, le mariage du duc François III avec Marie-Thérèse d’Autriche, puis l’accession de François au trône du Saint-Empire, cette Suite des ducs et duchesses de Lorraine devient un symbole pour les patriotes lorrains, désormais privés d’État souverain.
Les portraits gravés se veulent des représentations fidèles des ducs et duchesses, reposant sur des documents authentiques. Pour ceci Saint-Urbain s’applique à retrouver des portraits assez véridiques pour que leur reproduction par la gravure en médailles ne paraisse pas une œuvre d’imagination. Saint-Urbain se sert de l’iconographie trouvée sur les sceaux, les monnaies, les médailles, les gravures anciennes, les tableaux, les monuments funéraires, jusqu’aux clés de voûte du palais ducal. Faute de représentations des premiers princes de la Maison de Lorraine, les cinq premières médailles de la série ne sont pas ornées de portraits gravés, mais d’inscriptions sur la généalogie et les vertus des princes en question.
Cet ensemble est conservé dans un coffret en acajou particulièrement soigné, dont les pieds de bronze représentent des aigles bicéphales.