Fin XIe- début XIIe siècles
Calcaire
H : 430 ; L : 377 cm
Inv. 47.1.1
Entrée au Musée lorrain en 1947
Ce portail roman provient de l’ancien prieuré Notre-Dame à Nancy, le plus ancien établissement religieux de la capitale ducale. Le duc de Lorraine Thierry II (1070-1115), désireux d’attirer dans sa capitale les moines bénédictins de la jeune abbaye de Molesmes, établit ce prieuré au XIe siècle. La communauté s’installe sur un terrain situé au pied de l’ensemble castral, dans un vaste quadrilatère bordé par la rue des Loups, la rue du Petit Bourget (Bourgeois), la Grand-rue et la rue des États. Cette vaste propriété monacale, à l’origine ceinte d’une muraille, comprenait les bâtiments conventuels, l’église, ses dépendances, le cloître et un cimetière. L’église Notre-Dame s’ouvrait à l’Ouest par un portail sur le parvis qui se trouvait à l’angle de l’actuelle place de l’Arsenal.
Lors de la Révolution, en 1797, l’église est détruite. Seul élément d’architecture conservé, le portail est démonté et vendu pour être réemployé d’abord comme une ruine romantique dans le parc du château de Remicourt à Villers-lès-Nancy, puis comme entrée d’une chapelle, avant de rejoindre les collections du Musée lorrain en 1947.
Il constitue un témoignage rare de l’art des sculpteurs romans en Lorraine. Il est formé de trois arcs faiblement brisés retombant sur un ensemble de colonnettes disposées en ébrasement. Les motifs végétaux, flammes, gaufrures qui se développent sur les arcs et les chapiteaux révèlent une grande maîtrise de la taille de pierre.
Avec la tour de la Commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître, c’est un précieux vestige des constructions de l’époque romane à Nancy.