Le grand imprimeur nancéien Albert Bergeret, bien connu pour son impressionnante production de cartes postales, sollicite vers 1900 Henri Bergé pour illustrer une série de menus. Nombreux sont les artistes à s’être adonnés à l’exercice, bien souvent pour un événement particulier célébré autour d’un repas. Ici, l’imprimeur a souhaité pouvoir réutiliser les modèles : les menus peuvent être imprimés à la demande pour une occasion précise ou vendus vierges. Henri Bergé réalise donc plusieurs séries de dessins destinés à des menus mais également à de la papeterie (papier à en-tête, enveloppes, factures, etc.). Le répertoire, floral, est vaste. Le style, comme le stipule le pied de page du menu vierge, est « Art nouveau ».

Bergé sait dessiner la nature. Chez Daum où il est artiste-décorateur, il a engagé depuis 1895 un vaste projet d’encyclopédie florale, proposant aux ouvriers d’art de nombreuses planches aquarellées en guise d’exemples à suivre. Ses talents de dessinateur se retrouvent ici dans une composition ornementale stylisée déployée sur un tiers de la feuille, où des fleurs de cytise d’un jaune éclatant tombent en grappes légères et généreuses dans des entrelacs et arabesques.

Le succès ayant certainement été au rendez-vous, Bergeret édite une seconde série de menus avec les principaux monuments de Nancy reproduits, encadrés également par les motifs floraux d’Henri Bergé.