Émile Friant (Dieuze, 1863-Paris, 1932)
Vers 1894
Crayon graphite sur papier
Signé en bas à gauche : E. Friant
H. 27.3 ; L. 17.5 cm
Inv. 2006.0.6219
Legs Wiener en 1939
La représentation du quotidien des gens simples contraste avec les nombreux portraits bourgeois que Friant réalise tout au long de sa carrière. Mais ce sont ces mêmes gens qu’il côtoie sur les bords de la Meurthe, Jules Rais le note bien dans la Lorraine-Artiste du 18 novembre 1894 : « M. Friant aime par dessus tout les humbles ». C’est ainsi qu’il dessine cette enfant debout ouvrant une porte, sans doute pour laisser passer son chat.
Émile Friant la connaît bien, car elle fait partie de la famille d’Eugénie Ledergerber (1875-1970), qui fût sa compagne jusqu’à la fin de sa vie. Grâce aux dessins existant dans les collections du musée des Beaux-Arts de Nancy, il a été effectivement possible d’identifier Jeanne, la petite sœur d’Eugénie.
Jeanne Ledergerber est un modèle apprécié de l’artiste. Elle se retrouve fréquemment dans des croquis au crayon ou des esquisses à l’huile. Sans doute parce que Friant était intéressé par ce visage très expressif. Peut-être aussi parce que l’enfant devait avoir la patience nécessaire pour poser.
Ainsi, plus qu’un simple croquis, le dessin bien abouti ayant appartenu à Lucien Wiener campe Jeanne dans une véritable scène de genre. Ici, ce n’est pas le visage qui est dessiné en détail et le reste du corps esquissé, comme souvent dans les portraits de Friant, c’est l’inverse.
D’après René Wiener, ce dessin exposé dans sa boutique rue des Dominicains en 1894 avec pour titre Le Chat, serait un projet pour un tableau exécuté. Mais à ce jour, nous n’avons pas connaissance d’une telle œuvre.