L'histoire des collections

Créé en 1850 par la Société d’Archéologie lorraine, le Musée lorrain figure aujourd’hui parmi les plus grands musées d’art et d’histoire de France.

Les premiers catalogues du musée permettent de se rendre compte de l’accroissement rapide des collections. Si le catalogue de 1851 ne comporte que 199 numéros, celui de 1869 atteint le nombre de 1415 pièces.

Le premier fonds comprend surtout des antiquités recueillies par l’ancienne Commission des Antiquités de la Meurthe. Progressivement s’ajoutent des sculptures, des portraits historiques, des gravures et des objets d’art (verrerie, faïences). Quelques pièces sont achetées, mais l’enrichissement des collections se fait surtout par voie de dons, d’origines très diverses.

L’incendie de 1871

Ce premier fonds va être fortement endommagé par l’incendie qui ravage le palais ducal en 1871. La bibliothèque est entièrement détruite ainsi qu’une part importante des collections. Au nombre des pertes irréparables, on compte des tableaux de confréries, un portrait de Charles IV par Deruet, l’obélisque de Boulle en l’honneur du prince de Vaudémont ainsi qu’un grand nombre de portraits historiques.

Au lendemain de l’incendie, il faut reconstituer les ensembles partis en fumée. Le catalogue, qui comptait 1415 numéros en 1869, en compte près de 3000 en 1895. C’est durant cette période qu’entrent des pièces majeures comme le drapeau du roi Henri III, le plus ancien drapeau français connu, le manuscrit de La Nancéide par Pierre de Blarru, lelit du duc Antoine, le hanap de Sion, Le Ravissement de saint François​​​​​​​ attribué à Jacques de Bellange, ou encore le service en faïence aux armes de Léopold et d’Elisabeth-Charlotte. Le rythme des acquisitions et des collectes s’intensifie encore avec la création d’une section pionnière en 1910 : celle des arts « rustiques ».

L’entre-deux-guerres

Plusieurs collections lorraines prestigieuses font leur entrée au musée : celle de la famille Thiéry-Solet (1921), celle de Louis Edme-Gaucher (1928) et celle de René Wiener (1939). Des dépôts viennent compléter le fonds : les globes terrestre et céleste de Jean L’Hoste, œuvres magistrales exécutées pour le duc de Lorraine au XVIIe siècle, reviennent de l’Institut de France pour reprendre leur place originelle au palais ducal. Plusieurs achats importants sont également effectués durant cette période. En 1938, la Société d’Archéologie lorraine acquiert ainsi son premier tableau de Georges de La Tour, La Découverte du corps de saint Alexis, qui sommeillait dans un grenier nancéien.

L’après-guerre

À la Libération, la création d’une salle dédiée au judaïsme et l’évocation des guerres du XIXe siècle font partie des nouveaux aménagements réalisés pour accueillir les dernières donations. Cette époque est également marquée par des legs importants dans les domaines de l’archéologie, des arts décoratifs et de la peinture. Georges Goury (1955), Eugène Corbin (1956), Henri Marcus (1966), René Cadet (1966), Edouard et Suzanne Salin (1975) font partie de ces donateurs remarquables dont les collections, par leur diversité et leur rareté, ont amplement contribué à enrichir le Musée lorrain. C’est aussi à cette époque que la Société d’Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain acquiert La Femme à la puce de Georges de La Tour.

Dernières acquisitions

En 2009, le trésor de Pouilly, chef d’œuvre de l’orfèvrerie Renaissance, est acquis par la Ville de Nancy dont dépend désormais le Musée lorrain. Sa rénovation, au début du XXIe siècle, est l’occasion de revoir la politique d’acquisition en renforçant, notamment, la période la plus contemporaine.