Le Joueur de flûte
Manufacture de Niderviller
Manufacture de Niderviller (direction de François-Henri Lanfrey)
Charles-Gabriel Sauvage dit Lemire (auteur du modèle ?)
1780 - 1800
Biscuit de porcelaine
H. 19,2 ; L. 7 ; P. 8 cm
Inv. M.24.20
Don d’Henri Marcus, entre 1965 et 1975
Marque NIDERVILLER estampée en creux
Né en 1741, Charles-Gabriel Sauvage dit Lemire travaille comme garçon sculpteur à la manufacture de Niderviller puis à Saint-Clément de 1765 à 1767, date à laquelle il est embauché à la manufacture de Paul-Louis Cyfflé à Lunéville. En 1774-1775, il y est qualifié de « premier modeleur en figure ». Puis en 1781, il quitte Lunéville pour Niderviller où il prend la direction de la manufacture et fonde une école de dessin et de modelage. Il crée de nombreux modèles célèbres comme celui de Louis XVI et Benjamin Franklin ou de la Vierge à l’Enfant offert par la manufacture à l’église paroissiale de Niderviller en 1785 pour la fête de la Nativité de la Vierge. Une dizaine d’années plus tard, il quitte la Lorraine pour gagner Paris où il travaille à la manufacture fondée par Christopher Dihl et Antoine Guérhard sous la protection du duc d’Angoulême. Il se lance enfin dans la statuaire de grand format et présente plusieurs œuvres aux Salons de Paris comme L’Amour mettant une corde à son arc conservé au palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain.
Cette statuette dont le modèle est attribué à Lemire est emblématique de l’enfance, l’une des deux thématiques majeures développées à Niderviller. Un petit berger aux pieds nus assis sur un rocher et un tronc d’arbre est en train de siffler dans sa flûte, sa musette accrochée à l’une des branches du tronc. L’accent est particulièrement mis sur l’aspect charmant et soigné du jeune garçon aux boucles de cheveux très fines, au visage poupin et au chapeau orné d’un petit ruban. Le motif s’inspire sans doute du groupe de L’Agréable leçon ou du Petit flûteur de Cyfflé et dérive des compositions champêtres de François Boucher. Le modèle a été également édité en deuxième grandeur (35 cm) à Niderviller puis produit à la manufacture du duc d’Angoulême.
Pierre-Hippolyte Pénet
Bibliographie :
HECKENBENNER (Dominique),Notice dans Faïences de Lorraine, 1720-1840, [cat. exp., Nancy, Musée lorrain, 14 mai-29 septembre 1997], Nancy, éditions du Pays Lorrain, 1997, p. 67.
CALAME (Catherine), Cyfflé, orfèvre de l’argile. Ses statuettes en terre de Lorraine et les reprises par les manufactures régionales [cat. exp., « Cyfflé, orfèvre de l’argile », Saint-Clément, 1er août-17 août 2009], Lunéville, Association des Amis de la Faïence ancienne de Lunéville Saint-Clément, Office de Tourisme et château des Lumières, 2009, p. 148.
PLINVAL DE GUILLEBON de (Régine), Les biscuits de porcelaine de Paris, XVIIIe-XIXe siècles, Dijon, éditions Faton, 2012, p. 242.