Marie-Antoinette

Manufacture de Toul-Bellevue

Manufacture de Toul-Bellevue (direction de Jules Aubry)
1858 - 1898
Biscuit de terre de pipe
H. 18 ; L. 6,5 ; P. 5,5 cm
Inv. 69.1.2
Don N., 1969
Cachet de Toul et initiales JA estampées en creux. Inscription faïencerie de Toul, Marie-Antoinette, Cyfflé à la pointe

Sur un socle carré aux angles tronqués, Marie-Antoinette est vêtue d’une robe ornée de dentelles, de pierreries et d’une cape maintenue par des cordons à pompons. Sa coiffure relevée est décorée d’un bijou orné de pierres précieuses. La manufacture de Toul-Bellevue a édité le portrait des souverains Louis XVI et Marie-Antoinette sous la forme de figures en pied et de bustes afin de commémorer le sacre du nouveau souverain en la cathédrale de Reims le 11 juin 1775. Le catalogue des tarifs de Bayard père et fils vers 1798 puis ceux de Jules Aubry, vers 1875, et Georges Aubry, en 1898, les mentionnent comme étant réalisés « d’après les moules originaux créés à la faïencerie de Toul, par Cyfflé, le célèbre artiste-modeleur de la fin du XVIIIe siècle ». Une allégorie du couronnement, L’Autel royal, est par ailleurs produite dans les ateliers de la manufacture de Sèvres sur un modèle de Louis-Simon Boizot. Cette même manufacture édite en 1778 La Naissance du Dauphin sur un modèle d’Augustin Pajou.

Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche, fille de l’empereur François Ier (1745-1765) et de Marie-Thérèse d’Autriche, petite-fille de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar (1690-1729), épouse le Dauphin, futur Louis XVI, en 1770. Lors de son voyage jusqu’à la cour de France, la jeune femme séjourne à Strasbourg, où lui est offert un groupe allégorique en porcelaine commandé à la manufacture de Niderviller, représentant un autel triangulaire aux armes du Dauphin et aux armes d’Autriche et de Lorraine, surmonté d’un génie ailé tenant le flambeau de l’Hymen. La Dauphine se rend ensuite à Nancy, le 9 mai 1770,  où elle se recueille sur les tombeaux de ses ancêtres, les ducs de Lorraine et de Bar, à l’église des Cordeliers. Son passage sur la terre lorraine de ses ancêtres paternels suscite des mouvements de liesse.

Marie Pintre

Bibliographie :

NOËL (Maurice), « Recherches sur la céramique lorraine au XVIIIe siècle », thèse non publiée, Université de Nancy, 1961, pp. 185-188.

NOËL (Maurice), « Les biscuits de Cyfflé, étude de thèmes », La Lorraine dans l’Europe des Lumières, Actes du colloque de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Nancy, 1968, p. 248.

CALAME (Catherine), Cyfflé, orfèvre de l’argile. Ses statuettes en terre de Lorraine et les reprises par les manufactures régionales [cat. exp., « Cyfflé, orfèvre de l’argile », Saint-Clément, 1er août-17 août 2009], Lunéville, Association des Amis de la Faïence ancienne de Lunéville Saint-Clément, Office de Tourisme et château des Lumières, 2009, pp. 94, 96, 178.

NOËL (Maurice), Les Princes de l’Europe des Lumières vus par les céramistes du XVIIIe siècle, Communication du 19 novembre 2010.

PRÉAUD (Tamara) et SCHERF (Guilhem), sous la dir. de, La Manufacture des Lumières. La sculpture à Sèvres de Louis XV à la Révolution, [cat. exp., Sèvres, Cité de la Céramique, 16 septembre 2015-18 janvier 2016], Dijon, éditions Faton, 2015, p. 240.