La Madeleine au tapis vert
XVIIe siècle
Huile sur toile
H. 28 ; L. 19
Inv. 2003.4.1
Don de Madame Parodi
Conservée dans une collection particulière suisse, cette petite huile sur toile est publiée pour la première fois dans l’article faisant le point sur l’acquisition de La Madeleine au miroir par le Musée lorrain en 2001. Deux ans plus tard, à la suite de la publication de cet article, la propriétaire de l’œuvre, Madame Parodi, décide d’offrir généreusement cette toile au musée nancéien. Cette dernière l’avait acquise en vente publique en 1956 à Genève après que la toile, provenant d’une collection privée parisienne, ait été vendue une première fois en 1946-1947. De même que La Madeleine au miroir nancéienne, l’œuvre renvoie au tableau de la National Gallery de Washington.
Elle diffère néanmoins de ces deux autres compositions. Le cadrage est en effet plus large et différents éléments suggèrent une autre approche du sujet comme le remarquent Anne Reinbold et Élisabeth Martin. Le panier en osier derrière le miroir a disparu ainsi que le lacet de cuir du livre. La jeune femme tient sa tête droite et non penchée vers le bas. De ce fait, elle ne souffle pas sur la bougie dont la flamme est droite alors qu’elle est inclinée vers la gauche dans les deux autres versions. Mais la différence notable est la gamme chromatique. On s’étonne en effet de voir apparaître ici le ton rouge de l’étoffe lui recouvrant l’épaule, du galon rehaussant la manche gauche ou de la robe que l’on distingue en partie. On remarque également l’étonnante tonalité verte de la nappe alors que les tables des deux autres toiles n’en étaient pas recouvertes. Faut-il supposer que le copiste s’est inspiré d’une autre version disparue de La Tour ou bien qu’il en a proposé sa propre adaptation ? Quoi qu’il en soit, les résultats de l’étude scientifique menée sur l’œuvre permettent d’attester que la toile date bien du XVIIe siècle et que le type de préparation est compatible avec une œuvre lorraine.
Pierre-Hippolyte Pénet
Bibliographie :
REINBOLD (Anne) et MARTIN (Élisabeth), « La Madeleine au miroir de George de La Tour », in Le Pays lorrain, 2002, pp. 51-56.