Testament du roi Stanislas

Stanislas Leszczynski

Stanislas Leszczynski (Lvov, 1677- Lunéville, 1766)
1761 et 1764
H. 16 ; l. 44 cm
2 cahiers manuscrits sur papier, portefeuille en maroquin
Nancy, cour d’appel
Dépôt de la cour souveraine de Lorraine, 1766

Le testament de Stanislas, rédigé une première fois en 1761 alors que le roi va sur ses 84 ans, est modifié en 1764. Enfin, un codicille (en 1764) complète les dispositions. Chaque version, cachetée du sceau secret, a été placée sous enveloppe avec la mention « Ceci est mon testament », signée de la main du roi ; l’enveloppe a enfin été glissée dans un portefeuille cacheté du sceau de la cour et signé de la main du greffier. « Mis dans le dépôt secret de la cour », à l’hôtel de Beauvau (siège de la cour souveraine et aujourd’hui de la cour d’appel de Nancy), l’ensemble  n’a plus quitté les lieux depuis. Par la suite, les documents ont simplement été retirés de leur enveloppe pour être reliés dans un portefeuille en maroquin rouge, frappé aux armes du roi de Pologne et des duchés de Lorraine et de Bar.

La dévolution des duchés et des biens attachés à la couronne ducale a été fixée par les traités de cession de la Lorraine à la France de 1737-1738, mais Stanislas dispose de ses biens propres (provisions versées au trésor royal à Paris depuis 1747, cassette, biens immobiliers personnels, rentes et revenus). Il le fait avec cet humanisme ancré dans la foi qui aura imprégné sa pensée et son action sa vie durant : « Ma plus grande satisfaction pendant ma vie étant de rendre heureuses les personnes attachées à mon service, je souhaiterais après ma mort pouvoir leur continuer le même bonheur ; mais en me réglant sur la possibilité, j’ai taché de laisser à celles qui en auront le plus besoin quelque ressource en me perdant… » (préambule de la version de 1761).

Cette adaptation des dispositions testamentaires aux ressources disponibles dans le cadre de la succession est fondée sur des relevés réguliers des provisions versées au trésor royal et du contenu de la cassette, et un État des appointements et gages des officiers et domestiques de la maison du roi qui obéit au principe des revues (inventaires) périodiques instauré, pour la gestion de la maison du roi, par le chancelier de La Galaizière.

Hélène Say-Barbey

"Testament du roi Stanislas" numérisé par les Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

Bibliographie :

AUBERT Antoine, La Vie de Stanisals Leszczinski, surnommé le Bienfaisant…, Paris, chez Moutard, 1769.

BOYÉ Pierre, Les derniers moments du roi Stanislas, Nancy, Sidot frères, 1898.

MAUGRAS Gaston, Dernières années du roi Stanislas, Paris, Plon, 1906.

LEVRON Jacques, Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, duc de Lorraine…, Paris Librairie académique Perrin, 1984.

MURATORI-PHILIP Anne, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000.

ROSSINOT André, Stanislas, le roi philosophe, Neuilly-sur-Seine, éd. Michel Lafon, 2004.