Portrait d’Ambroise Paré
Alexandre Vallée
Alexandre Vallée (1558, Bar-le-Duc – 1618, Bar-le-Duc)
1585
Gravure à l’eau forte et au burin
H. 18,9 ; l. 12,8 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. 2008.0.2565
Fonds d’arts graphiques
En 1552, Henri II entreprend son « voyage d’Allemagne » qui le conduit à prendre le contrôle du territoire des Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun. Sur le chemin du retour, lors du siège de Damvilliers, Ambroise Paré doit amputer un gentilhomme de la suite du comte de Rohan dont il est le chirurgien. Refusant de cautériser la plaie au fer rouge afin de limiter l’hémorragie, il procède pour la première fois avec succès à la ligature des artères. Il contribue ainsi à généraliser cette pratique permettant de réduire les risques d’hémorragie, les douleurs et de favoriser la guérison du blessé. Après la mort du comte de Rohan, Paré est fait chirurgien ordinaire du roi Henri II qui l’envoie à la fin de l’année 1552 à Metz où le duc de Guise est assiégé par l’armée de Charles Quint composée de 60 000 impériaux. Le chirurgien connaît bien le duc de Guise qu’il a soigné au siège de Boulogne lorsque ce dernier, ayant reçu une lance dans l’œil, y gagna le surnom du « Balafré ».
Dans sa Relation du siège de Metz, Paré raconte son arrivée dans la nuit du 8 décembre devant la ville assiégée, entourée de feu de camps lui donnant l’impression que toute la terre brûle. Ayant traversé les lignes ennemies, il parvient à pénétrer à minuit dans Metz où il soigne plusieurs soldats selon la formule qui lui est chère : « je le pansais et Dieu le guérit ». À l’extérieur des remparts, les troupes impériales sont touchées par le typhus, la fin et le froid ce qui conduit Charles Quint, malade, à lever le camp le 1er janvier 1553. Les français magnanimes se portent alors au secours des soldats impériaux blessés ou malades abandonnés sur place par l’empereur.
Ce portrait du chirurgien, représenté à l’âge de 75 ans par Alexandre Vallée, est le portrait le plus répandu d’Ambroise Paré. On le retrouve illustrant de très nombreuses éditions posthumes de ses écrits. La composition le représentant à mi-corps, tourné de trois quarts sur la droite, vêtu d’un pourpoint, d’une collerette gaufrée et d’un manteau jeté sur l’épaule gauche, s’inspire vraisemblablement d’un portait peint en 1575, aujourd’hui non localisé, et nous transmet les traits d’un des chirurgiens les plus célèbres de l’histoire de la médecine.
Pierre-Hippolyte Pénet
Bibliographie :
CABOURDIN Guy, Encyclopédie illustrée de la Lorraine, Les temps modernes, Metz/Nancy, éditions Serpenoise / Presses universitaires de Nancy, 1991, t. I, p. 76-79.
DUMAÎTRE Paule, « Les représentations d’Ambroise Paré. Gravures, peintures, sculptures, scènes d’histoire et de guerre », Ambroise Paré, une vive mémoire, Paris, De Boccard Édition-Diffusion, 2012, p. 78-82.