Portrait de Jean-Louis de Nogaret de la Valette [...]

Anonyme
Portrait de Jean-Louis de Nogaret de la Valette, duc d’Épernon, gouverneur des Trois-Évêchés (1554-1642)

Début du XVIIe siècle
Huile sur toile
H. 186,5 ; l. 111 cm
Musée de la Cour d’Or - Metz Métropole, inv. 11400
Achat, 1862

Nommé gouverneur de Metz et du pays messin le 12 février 1583, le duc d’Épernon conserve cette charge jusqu’en 1634. Il est le représentant des rois de France Henri III (1574-1589), Henri IV (1589-1610) et Louis XIII (1610-1643) dans les Trois-Évêchés avant que Toul et Verdun soient confiés au duc Henri de Guise dès 1585 puis au comte de Vaudémont, fils de Charles III de Lorraine, en 1593. Il transmet sa charge à son fils Bernard de Nogaret (1592-1661), marquis de la Valette, qui en reçoit la survivance en juin 1612. Malgré la présence française, les institutions lorraines demeurent indépendantes sous ce gouvernement conjoint. Ce n’est qu’en 1633 que Louis XIII décide, contre l’administration locale, de créer un Parlement à Metz. La désignation d’un intendant en 1637 poursuit cette politique d’intégration de la province à la France.

Ce portrait en pied à la pose conventionnelle souligne le haut rang du personnage, reçu chevalier de l’ordre du Saint Esprit en décembre 1582. Le duc arbore au côté droit la croix de l’ordre créé par Henri III en 1578, retenue selon l’usage par un large ruban bleu moiré. Il porte au côté gauche une épée de cérémonie au pommeau serti de pierres précieuses. Aux accessoires classiques du portrait d’apparat – le lourd et riche rideau vert sombre à l’arrière-plan ou  la table recouverte d’un somptueux velours rouge sur laquelle repose un chapeau garni de plumes blanches, de perles et d’une broche imposante – s’ajoutent le raffinement et le luxe du costume orné de fines broderies de fil d’or, agrémenté de manchettes et d’une fraise en dentelle délicate, d’une écharpe blanche richement brodée maintenue par une broche fastueuse sur l’épaule droite. Le pourpoint court terminé en pointe sur le ventre, les hauts-de-chausse renflés à crevées, les bottes à bouts carrés et à éperons, à la mode dans les dernières années du règne d’Henri IV, aident à la datation de l’œuvre.

Claire Meunier

Historique :

Acheté par la Ville de Metz en 1862. Entré au musée en 1922 après s'être trouvé à l'Hôtel de Ville.

Expositions :

Jacques Callot, une œuvre en son temps : "Les misères et les malheurs de la guerre", 1633, Nantes, Musée Thomas Dobrée, 1992-1993.

Bibliographie :

RICHARD Marie, Jacques Callot, une œuvre en son temps : "Les misères et les malheurs de la guerre", 1633 [cat. exp., Nantes, Musée Thomas Dobrée, 7 novembre 1992 – 17 janvier 1993], Nantes, Musées départementaux de la Loire Atlantique, 1992.

MARTIN Philippe, Une Renaissance Lorraine (1508-1608), Metz, Editions Serpenoise, 2012.