Vierge à l’enfant

Attribué à Jean Crocq

Cat. 10
Attribué à Jean Crocq
Vierge à l’enfant
Début du XVIe siècle
Calcaire polychromé
H. 128 ; L. 48 ; Pr. 33 cm
Inv. 3703.A
Legs de Louise Breton, 1939

Léguée au musée en 1939 par Louise Breton, habitante de Praye-sous-Vaudémont, cette statue proviendrait de la collégiale de Vaudémont (Meurthe-et-Moselle). Elle fut restaurée à son arrivée à Nancy par le sculpteur Jean-Louis Burtin et placée dans l’église des Cordeliers. La Vierge est représentée couronnée, vêtue d’une robe rouge et d’un manteau bleu au galon doré. Ce dernier se rapproche de ceux que l’on peut trouver sur d’autres œuvres de Jean Crocq, « ymagier » du duc René II, ce qui a conduit Juliette Bouchot à lui attribuer la sculpture en 2011. On retrouve en effet le même type de longues mèches ondulées que celles de la Vierge de l’Annonciation (cat. 7). De la main droite, elle porte l’Enfant Jésus, vêtu d’une tunique, qui tend les bras vers le bouquet de roses tenu par sa mère. Cette représentation est fréquente au XVIe siècle comme en témoigne, dans un style plus germanique, la Vierge de la même époque conservée à la cathédrale de Nancy. Le motif de la rose est utilisé depuis le XIVe siècle comme un des attributs de Marie. De couleur rouge, elle est le symbole du martyre et préfigure les douleurs de la Mère de Dieu au moment de la Passion du Christ comme le rappelle l’inscription présente sur l’auréole de La Vierge au buisson de roses de Martin Schongauer : « Tu me cueilleras pour ton fils, toi aussi, très Sainte Vierge ». Représentant également la pureté de Marie, « Rose sans épine » selon saint Bernard, elle figure au sein des litanies de Lorette, approuvées en 1587 par le pape Sixte V, sous le vocable « Rosa mystica ».

Pierre-Hippolyte Pénet

Historique :

Proviendrait de la collégiale de Vaudémont. Léguée au musée en 1939 et installée dans l’église des Cordeliers au sein de la deuxième chapelle nord.

Bibliographie :

BOUCHOT (Juliette), «Jean Crocq, imagier lorrain. Nouvelles perspectives», Le Pays Lorrain, décembre 2011, p. 333.