Œuvre majeure

Amphore

Époque gallo-romaine, Ier siècle avant J.-C.
Céramique
H. 110 ; D. de la panse 29,5 cm
Site de collecte : Essey-lès-Nancy (54)
Inv. 2008.0.200
Don de M. France-Lanord, 1933

Cette amphore a servi à transporter du vin depuis l’Italie vers la Lorraine au Ier siècle avant J.-C. Denrée appréciée, le vin tient une place remarquable dans les échanges durant toute l’Antiquité. Aux IIe et Ier siècles avant J.-C, la côte tyrrhénienne, en Italie, se couvre de vastes vignobles, à côté desquels des ateliers de potiers se développent, fabriquant des amphores par milliers. Ces amphores comprennent de solides anses, qui permettent le transport du vin ; le pied est utilisé comme une poignée pour vider l’amphore en l’inclinant ; l’intérieur est imperméabilisé par un enduit de résine qui aide également à la conservation du vin ; le système de bouchage prend la forme d’un disque de liège cacheté par une sorte de ciment. Arrivées en Gaule, où elles sont destinées à une clientèle aisée, les amphores sont acheminées et vendues dans tout le pays : elles gagnent la Lorraine par les vallées du Rhône et de la Saône, puis par portage à travers le plateau de Langres et le plateau lorrain méridional.

Notre amphore a été découverte au début des années 1930, sur la butte Sainte-Geneviève, à Essey-lès-Nancy, par Albert France-Lanord, alors conservateur des collections archéologiques du musée. Ce site qui domine la vallée de la Meurthe passe pour un ancien oppidum gaulois. On y a mis au jour de nombreux autres objets de la fin de l’âge du fer, céramiques, monnaies, fibules ainsi que des débris de passoires qui servaient à filtrer le vin. La marque de potier TEV figurant sur le col de notre amphore laisse à penser qu’elle a été fabriquée dans un atelier de La Feniglia, l’un des trois sites majeurs de production d’amphores de la région du Monte Argentario, presqu’île en forme de promontoire montagneux au sud du littoral de la Toscane.