Vers 1750 - 1755
Faïence à émail stannifère, décor polychrome de petit feu
H. 110 ; D. 55 cm
Inv. D.2007.0.21
Dépôt des Hospices civils de Nancy, 2007
En 1750, Stanislas fonde la Maison des Frères de la Charité dirigée par les religieux de l’ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu et qui prendra ensuite le nom d’hôpital royal Saint-Stanislas. La Maison se situait aux numéros 5 et 7 de la rue Sainte-Catherine. La manufacture de Niderviller, créée en 1735, fut chargée par le roi de Pologne de réaliser un ensemble de plus de trois cent pots à pharmacie pour l’apothicairerie de l’hôpital. Parmi eux se distinguent deux très grands vases décoratifs, fabriqués en trois éléments posés l’un sur l’autre : le couvercle, le corps et le pied. L’un des deux vases porte la mention Niderviller à droite sous l’imposant cartouche rocaille.
L’identité du commanditaire est rappelée sur la panse où figurent les armes de Stanislas entourées de deux aigles et surmontées de la couronne royale. La riche ornementation de ces vases et leur forme aux lignes chantournées en font des chefs-d’œuvre de l’art rocaille caractéristique du règne de Louis XV. Le cartouche de couleur pourpre qui sert d’écrin au blason en est une parfaite illustration : rocaille striée, treillage, éléments végétaux et lambrequins s’entremêlent afin de créer un seul et même élément légèrement dissymétrique. En outre, plusieurs motifs ornementaux reflètent parfaitement le goût très marqué de Stanislas pour l’exotisme. Le couvercle est ainsi surmonté d’une figure de petit indien tenant de ses mains un serpent. Plus bas, on remarque également deux créatures hybrides mi-crocodile, mi-dragon perchées sur le haut de la panse ainsi qu’une tête de chinois sous le blason. Quant aux différents insectes représentés, mouches, libellules et papillons, ils rappellent les productions contemporaines de la manufacture Hannong à Strasbourg.