Œuvre majeure

Le Christ au jardin des Oliviers

École de Saint-Mihiel (55)
3e quart du XVIe siècle
Calcaire
Saint Jacques : H. 173 ; l. 67 ; P. 54 cm ; masse : 420 kg
Saint Pierre : H. 166,7 ; l. 67 ; P. 50 cm ; masse : 460 kg
Christ : H. 166,6 ; l. 56 ; P. 40 cm ; masse : 300 kg
Saint Jean : H. 164 ; l. 63,5 ; P. 42 cm ; masse : 360 kg
Inv. D.III.579
Dépôt des Monuments Historiques, 1915

Juste avant son arrestation, le Christ se rend au jardin de Gethsémani, au pied du mont des Oliviers, pour prier accompagné de trois de ses apôtres : Pierre, Jean et Jacques le Majeur.

À partir d’une interprétation des évangiles, le sculpteur donne une vision inhabituelle de la prière au jardin des Oliviers. Il représente le Christ affaibli, défaillant, soutenu par Pierre (en partie chauve) et Jean (imberbe) qui prennent part à sa souffrance. Jacques un peu à l’écart, avec les mains levées, semble désemparé.

Fait remarquable, on retrouve une iconographie identique, sur une des peintures murales de l’église Saint-Martin de Sillegny en Moselle, l’un des rares édifices lorrains à avoir conservé presque entièrement son décor peint original, exécuté au XVIe siècle (1540).

Ici, dans cette sculpture grandeur nature, les corps sont massifs, les drapés sont lourds. Les personnages et les attentions convergent dans un même mouvement vers le Christ, affligé par la tristesse et la douleur. On peut remarquer la longueur excessive de ses bras, reposant sur les épaules de ses amis, qui renforce aussi le sentiment d’accablement.

L’histoire de ce bloc, daté du 3e quart du XVIe siècle, reste inconnue. Exposé dans le jardin de l’ancien Grand Séminaire de Nancy (avenue de Strasbourg) à partir de 1807, il entre au Musée lorrain en 1915. La réalisation, le matériau, les techniques employées ou encore certains détails (comme le traitement de la barbe fendue en deux) font pencher l’attribution à l’école de Ligier Richier ou, à défaut, à l’école sammielloise.

Cet ensemble monumental a été restauré en 2010-2011. L’intervention a permis de réaliser une étude complète de l’œuvre mais également d’améliorer son état de conservation et de présentation. La polychromie a été remise en valeur et la végétation sculptée sur le socle de Jacques, symbole du jardin de Gethsémani sur le mont des Oliviers, est à nouveau visible.

 Oeuvre restaurée en 2010-2011