Dieudonné-Barthélémy Guibal (1699, Nîmes –
1757, Lunéville)
Paul-Louis Cyfflé (1724, Bruges –
1806, Ixelles-les-Bruxelles)
1750
Bronze moulé en ronde bosse
H. 84 ; L. 67 ; Pr. 38 cm
Inv. 61.16.1
Achat à la princesse de Faucigny-Lucinge et Coligny, 1961
En 1751, Stanislas fait édifier à Nancy une place dédiée à la gloire de son gendre Louis XV, sur le modèle des places royales françaises.
Au centre du dispositif architectural conçu par Emmanuel Héré, une statue monumentale du roi de France est commandée aux sculpteurs Dieudonné-Barthélémy Guibal et Paul-Louis Cyfflé. Un modèle en cire est tout d’abord présenté au roi de Pologne par Guibal puis la fonte en bronze est réalisée quatre ans plus tard à Lunéville par Perrin. La statue, mesurant 4,66 m de haut, est ensuite transportée à Nancy où elle est inaugurée en grande pompe le 26 novembre 1755 sur la Place Royale.
Le monarque y est représenté debout, vêtu d’un costume à l’antique et tenant d’une main le bâton de commandement, le visage tourné vers l’ouest, c’est-à-dire vers la France. L’œuvre s’inspire des modèles réalisés un siècle plus tôt pour Louis XIV par Desjardins ou Coysevox et se place dans la continuité des statues pédestres de Louis XV érigées à Bordeaux, Rennes ou Valenciennes quelques années auparavant. Aux pieds du roi se trouvent un globe orné de fleurs de lys, un casque couronné de lauriers et des attributs des arts. Le socle est composé d’un piédouche portant sur chaque face un hexamètre à la gloire du roi de France et d’un piédestal en marbre de Gênes orné de quatre enroulements dans les angles. Quatre médaillons en relief évoquent le mariage de Louis XV et de Marie Leszczynska, la paix de Vienne, la prise de possession de la Lorraine et la fondation de l’Académie de Stanislas. Enfin la Prudence, la Justice, la Valeur et la Clémence, quatre vertus associées à la figure du roi de France, flanquent la partie basse du piédestal.
L’ensemble est détruit en 1792 pendant la période révolutionnaire et remplacé en 1831 par une statue de Stanislas réalisée par Georges Jacquot. L’œuvre originale n’est plus connue que par la gravure et le dessin et par cette version réduite en bronze qui ornait le salon du rez-de-chaussée du pavillon royal de Chanteheux dès 1752 et qui fut peut-être un des modèles préparatoire à l’œuvre monumentale.