Œuvre majeure

L’Institution du Rosaire

Jean de Wayembourg (actif à la Cour de Lorraine de 1592 à sa mort en 1603)
1597
Huile sur toile
H. 386 ; l. 316 ; Pr. 16 cm
Inv. D.49.2.4
Classé Monument historique, 1898
Dépôt de l'État, 1849

Commandé à Jean de Wayembourg par le duc Charles III, cet important tableau était destiné au grand autel de l’église des Minimes de Nancy, construite en 1592. Il montre la famille ducale assistant à la remise du rosaire à saint Dominique et saint François de Paule, fondateur de l’ordre des Minimes. À la toute fin du XVIe siècle, la prière du rosaire est régulièrement représentée : elle passe pour avoir causé la victoire de la flotte chrétienne lors de la bataille de Lépante, en 1571.

La partie centrale du tableau comprend deux parties : dans la partie supérieure, Marie offre de la main gauche un chapelet à saint François de Paule ; elle porte sur le bras droit l’enfant Jésus qui présente un chapelet à saint Dominique ; dans la partie inférieure, des deux côtés d’une fenêtre ouverte, se trouvent groupée et agenouillée la famille de Charles III. Au premier rang, à gauche, la duchesse Claude de France est parée d’habits somptueux ; à ses côtés, on reconnait sainte Catherine de Sienne, la plus célèbre des Dominicaines, munie de ses attributs, lys et bréviaire. Au second rang, sont figurées les princesses Catherine, Christine, Antoinette et Élisabeth. Les visages des femmes sont remarquables par la clarté et la transparence de leur carnation. À droite sont représentés agenouillés Charles III, le pape Pie V et les trois fils du duc : Henri, François II et le cardinal Charles. Tous les personnages sont représentés jeunes.

D’une qualité picturale moindre, les médaillons de la bordure évoquent les quinze Mystères. Ils sont reliés entre eux par un décor élégant composé de graines d’olivier et entouré de branches de rosiers, de palmiers ou d’épines, suivant que les sujets représentés appartiennent à la série des mystères joyeux, glorieux ou douloureux de la vie de la Vierge.

À la suite de la destruction de l’église des Minimes (1808-1815), le tableau fut transporté à la cathédrale, puis après 1918, déposé au Musée lorrain.