Œuvre majeure

Le Parterre du palais ducal en 1673

2e moitié du XVIIe siècle ?
Huile sur toile
H. 145 ; l. 216,5 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. D.72.2.1
Dépôt du musée du Louvre, 1972

Unique représentation peinte des jardins du palais au XVIIe siècle, ce tableau est un témoignage historique de première importance pour comprendre l’organisation arrière du palais des ducs de Lorraine.

Ce grand format présente la venue de la cour de Louis XIV au palais ducal pendant l’été 1673. Il faut restituer cette venue dans le contexte sombre que connaissent alors les duchés de Lorraine, détenus par Louis XIV depuis 1670. Le roi les visite du 31 juillet au 24 août 1673.

Il s’agit d’une réception de Grands comme peut en témoigner la présence de chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit, certainement du prince de Condé (identifiable à la livrée de sa maison, rouge et or), de musiciens dont certains portent des trompettes fleur-de-lysées, ou encore de trois religieux au centre qui pourraient être les évêques de Metz, Toul et Verdun, enclaves françaises dans les duchés lorrains. On arrive à identifier un grand habit de l’ordre, or nous savons que Louis XIV a reçu une délégation de l’ordre de Malte à Nancy du 8 au 30 septembre 1673. Le roi de France dominerait la scène, on l’identifie avec les militaires l’entourant et la cohorte de serviteurs.

Si le palais ducal est connu par une gravure de Claude Deruet (1641), les parterres du XVIIe siècle restent assez mystérieux. On a ici une image plutôt scientifique de cet espace, à la différence des parterres de Jacques Callot agrémentés de bâtiments médicéens et de cours d’eau. Le parterre de broderies est exécuté par le jardinier d’Henri II de Lorraine, Hector Harent, certainement sur les dessins de Métezeau, en 1612.

Ce parterre bas est entouré des appartements ducaux et de la nouvelle orangerie. Ce parterre donne accès au parterre haut (actuel parc de la Pépinière) grâce à la rampe sculptée par Siméon Drouin en 1616. Le parterre haut était boisé et orné, sous Henri II, de fleurs à la mode au début du XVIIe siècle : tulipes, anémones, jonquilles, narcisses,… sans oublier une station cosmographique comprenant deux sphères, l’une terrestre, l’autre céleste aujourd’hui conservées au Musée lorrain). Ce raffinement n’est plus visible en 1673 en raison de l’occupation française et de la destruction de cet espace le 27 novembre 1661.

 Oeuvre restaurée en 2012