Le siège de Metz

Anonyme
XVIe siècle
Gravure à l’eau-forte
H. 11,3 ; l. 18,3 cm
Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain,
inv. 2008.0.2507
Fonds d’arts graphiques

Le siège de Metz, entre octobre 1552 et le début de janvier 1553, est un événement international qui fait tourner vers la Lorraine tous les regards européens et fait dire au poète Brantôme que l’on assiste « au plus beau siège qui fut jamais ». Au-delà de l’exagération, il est vrai que cet épisode a de quoi impressionner contemporains et historiens.

Bien décidé à ne pas laisser son adversaire français s’installer à Metz, Toul et Verdun, que ses ennemis protestants allemands, puis les magistrats locaux ont livrées, l’empereur Charles Quint décide de réunir une formidable armée et de mettre le siège devant Metz, cette ville qui se surnommait « la Pucelle » pour la réputation qu’elle prétendait avoir de ne jamais être prise par l’ennemi. La description de l’armée de siège donne le vertige, avec 30 000 lansquenets allemands, 6 000 soldats flamands, 6 000 tercios espagnols, 4 000 fantassins italiens, en tout 46 000 hommes à pied, auxquels il faut rajouter 12 000 à cheval, 4 000 pionniers de Bohême, 1 200 chevaux de trait.

Avec les non combattants, sans doute près de 100 000 personnes se trouvent parmi les assiégeants que l’on voit sur cette gravure et qui arrivent sous les murs de Metz le 19 octobre 1552, rejoints par l’empereur le 20 novembre.

Les 2 400 Français laissés dans la garnison en avril 1552 peuvent compter sur quelques renforts, mais qui restent bien peu nombreux, avec 5 000 fantassins, trois compagnies de cavalerie, trois de gendarmerie, quatre de chevau-légers, une d’arquebusiers, cent pionniers et des chirurgiens comme Ambroise Paré. La défense d’une ville est moins coûteuse en hommes que sa prise. Et, surtout, les Français ont comme gouverneur le duc de Guise qui a mené une politique très volontariste de mise en défense, rénovant certains pans de la vieille muraille médiévale, dégageant le « Retranchement de Guise » et rasant des bâtiments des faubourgs, au prix de sacrifices symboliques parfois, comme l’abbaye Saint-Arnoul qui abritait les restes de nombreux Carolingiens. Dès le 22 décembre, la décision est prise, côté impérial, de lever le siège. Le 1er janvier, Charles Quint part pour Thionville.

Julien Léonard

Bibliographie :

ZELLER Gaston, Le siège de Metz par Charles-Quint, octobre-décembre 1552, Nancy, Société d’impressions typographiques, 1943.

RIGAULT Jean, « Le siège de Metz par Charles-Quint en 1552 », Le Pays Lorrain, n°2, 1952, p. 67-74.